Sénégal: création d’une commission d’enquête parlementaire sur le processus de sélection des candidats à la présidentielle

Sénégal: création d'une commission d’enquête parlementaire sur le processus de sélection des candidats à la présidentielle

L’Assemblée nationale du Sénégal a approuvé, mercredi, la création d’une commission d’enquête parlementaire portant sur les conditions du rejet par le Conseil constitutionnel, de la candidature de Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade à la présidentielle du 25 février prochain.

Le texte introduit par le député Mamadou Lamine Thiam, au nom du groupe parlementaire  » Liberté, démocratie et changement « , a été adopté par 120 députés, 24 ayant voté contre.

Mamadou Lamine Thiam estime que les conditions dans lesquelles la candidature de Karim Wade, soutenue par la coalition K24, et celle d’autres prétendants à la magistrature suprême ont été invalidées sont « inadmissibles ».

Le Conseil constitutionnel avait publié récemment la liste de 20 candidats à l’élection présidentielle du 25 février 2024 sur laquelle ne figuraient pas les noms de Karim Wade, fils de l’ex-président Abdoulaye Wade, et de l’opposant Ousmane Sonko.

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Karim Wade, fils et ministre de l’ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012), s’est dans un message posté sur le réseau social X félicité d’une « première victoire », suite à l’adoption de la création de cette commission.

« C’est une avancée majeure pour prévenir le chaos et sauvegarder la démocratie au Sénégal. Notre prochaine lutte est le report de cette élection présidentielle, qui s’apparente à un simulacre », a-t-il écrit.

Karim Wade avait été empêché par une condamnation de concourir à la présidentielle de 2019, remportée par Macky Sall. Il a été condamné en 2015 à six ans de prison ferme pour enrichissement illicite. Détenu pendant plus de trois ans, il a été gracié en 2016 par Macky Sall, et vit depuis en exil à l’étranger.

Dans un communiqué publié lundi soir, le Conseil constitutionnel s’est élevé contre des accusations « graves et infondées » portées contre ses membres, suite à la publication de la liste définitive des 20 candidats retenus et a appelé à faire « toute la lumière » sur cette affaire qui est, dit-il, « de nature à déstabiliser les institutions » du pays.

Pour sa part, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a apporté son soutien au Conseil constitutionnel dont certains de ses membres font l’objet d’accusations de corruption présumée, en lien avec l’invalidation de la candidature de Karim Wade.

 » La Commission électorale nationale autonome a travaillé sur la base du fichier général des électeurs transmis au Conseil constitutionnel par le ministère de l’Intérieur le 24 novembre 2023, et intégré, en l’état, dans le dispositif informatique de contrôle « , a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Elle ajoute que  » le tirage au sort déterminant l’ordre des dossiers de parrainages a été effectué en toute transparence en présence d’huissier et accepté sans réserve par tous les candidats ou représentants de candidats présents « .

Sur cette base, la CENA affirme que  » les dossiers de parrainage de tous les candidats ont fait l’objet de traitement égal, effectué dans le calme et la courtoisie, sous la direction du président du Conseil constitutionnel, président de la Commission « .

Les Sénégalais sont appelés aux urnes le 25 février 2024 pour élire le cinquième président de l’histoire du pays, après Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Abdoulaye Wade et Macky Sall.

Pour la première fois dans l’histoire du Sénégal, le président sortant n’est pas candidat à sa propre succession.

Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, avait annoncé début juillet qu’il ne briguerait pas un troisième mandat. Il a choisi comme candidat de sa coalition à la présidentielle le Premier ministre, Amadou Bâ.

La campagne officielle pour ce scrutin va démarrer le 4 février prochain.