Le chef de l’Etat burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a assuré mardi 31 janvier 2024, que la sortie de son pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) est «un chemin de non-retour», rapporte l’Agence d’Information du Burkina Faso (AIB).
«Il ne faut jamais commettre certaines erreurs. […] Notre itinéraire, c’est un chemin de non-retour. […] Les chaines que nous sommes en train de briser, c’est pour toujours », a confié mardi le président Ibrahim Traoré dans une interview accordée au journaliste Alain Foka.
« On a pris le temps d’observer, d’analyser la situation et de nous convaincre nous-mêmes de nos forces avant de décider de quitter la CEDEAO», a-t-il ajouté.
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé lundi leur retrait sans délai de la CEDEAO, reprochant à l’institution sous-régionale, ses sanctions injustes, son éloignement de ses objectifs de départ et son assujettissement à des puissances étrangères.
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« Depuis plus d’une décennie, les Républiques sœur du Mali et du Niger sont en guerre contre le terrorisme et au Burkina, bientôt près d’une décennie on est en guerre. Cette organisation qui était censée donc créer l’entraide, la solidarité… nous n’avons jamais reçu de cette organisation aucun soldat, aucune logistique, aucune compassion », a expliqué le président Ibrahim Traoré.
Par rapport aux relations avec les autres pays, le chef de l’Etat s’est voulu rassurant.
«Nous quittons mais nous restons panafricains. N’importe qui en Afrique qui veut venir au Burkina, est le bienvenu chez lui », a-t-il précisé.
Toutefois, le capitaine Traoré dit savoir quelles mesures prendre en temps opportun, si la réciprocité n’est pas appliquée.
Le départ de la CEDEAO étant acté, le chef de l’Etat burkinabè estime que l’Alliance des Etats du Sahel qui regroupe depuis septembre 2023 ces trois pays, «est très bien viable », au regard de ses nombreuses potentialités.
Concernant le Franc CFA, il a déclaré qu’après la sortie de la CEDEAO, le Burkina Faso va « probablement » s’attaquer à cette monnaie.
« Laissez venir les choses. Tout ce que nous faisons ça vous a surpris n’est-ce pas ? Des choses vont peut-être vous surprendre encore. Et il n’y a pas que la monnaie. Tout ce qui est lien qui nous maintient dans l’esclavage, nous allons briser ce lien », a souligné le président Ibrahim Traoré.