L’Afrique du Sud confrontée au risque de troubles sociaux à la veille des élections générales (Allianz)

L’Afrique du Sud devrait connaître une augmentation des troubles sociaux et de la violence durant les mois précédant les élections générales prévues entre mai et août 2024, a mis en garde «Allianz» dans un nouveau rapport publié lundi.

«La multiplication des événements violents et des conflits entre les élites politiques pèseraient encore davantage sur la légitimité de l’État», a souligné l’assureur allemand dans son Atlas trimestriel des risques pays, basé sur les derniers développements économiques et l’environnement des affaires.

Il a ajouté que cette situation affectera également la capacité du Congrès national africain (ANC au pouvoir) à désamorcer les tensions sociales, ainsi que l’efficacité de l’action gouvernementale.

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De même, le groupe a souligné que le parti historique de l’Afrique du Sud a clairement perdu ses positions lors des élections locales de novembre 2022, lorsque son soutien est tombé en dessous de la barre des 50 %.

Par ailleurs, Allianz a noté que le pays présente plusieurs faiblesses qui pourraient avoir un impact sur sa notation de risque, notamment le manque d’électricité qui freine la croissance des entreprises et affecte les ménages.

Ana Boata, responsable de la recherche économique chez Allianz Trade, a relevé que malgré certaines améliorations budgétaires, l’Afrique du Sud est toujours mal classée en termes de risque de viabilité de la dette publique.

«La capacité limitée de l’État à mener une politique efficace est aggravée par les pressions démographiques, l’action des syndicats pour contrer les mesures gouvernementales, les inégalités accentuées par les crises de ces dernières années et, plus récemment, l’inflation», a-t-elle poursuivi.

Elle a estimé également que les contraintes structurelles que connait le pays, conjuguées avec une conjoncture économique internationale défavorable, devraient entraîner une croissance modeste du PIB de 1,4 % pour l’année en cours.

Le Fonds monétaire international (FMI) et le cabinet de conseil Deloitte Afrique ont récemment revu à la baisse à 1% leurs perspectives de croissance économique de l’Afrique du Sud pour 2024.

Le pays de Nelson Mandela, aux prises avec un taux de chômage de plus de 30 % et les inégalités les plus criantes au monde, a connu en 2021 les pires émeutes et violences de son histoire postapartheid, faisant plus de 350 morts dans les provinces de KwaZulu-Natal et Gauteng, ainsi que des dégâts énormes estimés à plus de trois milliards de dollars.