L’Afrique de l’Ouest connait des évolutions politiques contrastées, selon l’envoyé de l’ONU

L’envoyé de l’ONU Politique

L’Afrique de l’Ouest a été témoin de changements politiques au cours des six derniers mois, révélant un contraste saisissant dans le cheminement de la région vers la démocratie, a déclaré jeudi 11 janvier 2024, l’envoyé de l’ONU pour la région, Leonardo Santos Simão.

S’adressant aux ambassadeurs au Conseil de sécurité, Leonardo Santos Simão, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, a souligné que si certains pays ont enregistré des progre s significatifs en matie re de consolidation de la de mocratie, d’autres ont subi des prises de pouvoir militaires, ce qui pose des menaces plus larges à la stabilité régionale.

L’élection présidentielle au Libéria et la passation pacifique du pouvoir ont constitué un moment politique décisif pour un pays où les souvenirs de la guerre civile sont encore très présents, a-t-il dit.

Il a évoqué également les prochaines élections au Sénégal, où l’enthousiasme quant au choix du prochain dirigeant du pays, lors de l’e lection pre sidentielle du 25 fe vrier prochain, « est palpable », et au Ghana, qui a « de montre sa constance de mocratique avec l’engagement des deux principaux partis dans un processus transparent, et l’e lection de leurs candidats a la plus haute fonction de l’E tat, en pre paration des e lections ge ne rales pre vues pour le mois de de cembre de cette anne e ».

Cependant, les événements post-électoraux en Sierra Leone et en Guinée-Bissau ont donné lieu à des luttes intestines au sein des services de sécurité et ont mis en évidence la nécessité de renforcer de manière durable la crédibilité des institutions et des processus de gouvernance démocratique, a-t-il ajouté.

M. Simão a mis en garde contre des « conflits superposés » au Mali, où la mission de maintien de la paix de l’ONU (MINUSMA), a achevé son retrait le 31 décembre 2023, marquant le point culminant d’un effort de dix ans pour soutenir cette nation d’Afrique de l’Ouest. Une incertitude plane sur les élections et la transition politique au Mali dans le cadre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, a-t-il déclaré.

Déployée en 2013 à la suite d’une insurrection de rebelles séparatistes et d’un coup d’État militaire qui a suivi, la MINUSMA a joué un rôle crucial dans la réponse aux défis multiformes du Mali. Malgré plus de 300 morts parmi ses soldats et son personnel, la mission a contribué à atténuer la violence extrémiste et l’insécurité généralisée.

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« Alors que nous entrons dans un Mali post-MINUSMA, nous devons faire le point sur cette expérience d’une décennie et tirer les leçons nécessaires pour éclairer un avenir qui approche à grands pas. En tant qu’héritage de la MINUSMA, l’ONU continuera à jouer un rôle clé en faveur du peuple malien », a déclaré M. Simão.

Par ailleurs, le Représentant spécial, qui dirige également le Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS), a souligné que l’impact négatif du changement climatique dans la région du Sahel ne peut être surestimé, les écosystèmes fragiles subissant le poids des sécheresses prolongées et des saisons des pluies imprévisibles.

M. Simão a noté que les événements météorologiques extrêmes se combinent avec la propagation de l’insécurité dans la région, exacerbant les conflits intercommunautaires, augmentant les tensions sociales et aggravant les déplacements.

En conclusion, il a rassuré que son Bureau s’engage activement à contribuer à construire la stabilité, la paix et la gouvernance démocratique dans la région, à rassembler les principales parties prenantes et à les aider à surmonter collectivement l’adversité. Dans ce paysage aux multiples facettes, l’UNOWAS reste déterminé à favoriser le dialogue et à défendre les principes démocratiques, malgré les défis qui se profilent à l’horizon régional, a-t-il dit.

Avec FAAPA