Afrique du Sud: montée alarmante de la xénophobie à la veille des élections générales

La recrudescences des actes de provocation xénophobes en Afrique du Sud suscite des inquiétudes croissantes, notamment à la veille des élections générales décisives prévues durant les prochains mois.

Dans sa tentative de gagner le soutien de l’électorat, le parti d’opposition, l’Alliance patriotique (PA), est accusé d’alimenter les tensions en suscitant un sentiment anti-immigrés vis-à-vis des Zimbabwéens, qui représentent la communauté étrangère la plus importante en Afrique du Sud.

Durant les dernières semaines, cette formation politique a déclenché une vive polémique en appelant à interdire l’inscription des élèves Zimbabwéens dans les écoles du pays.

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Ainsi, des membres de l’AP, menés par le vice-président Kenny Kunene, se sont rendus à une école de Pretoria pour manifester contre l’admission d’élèves étrangers, appelant à les remplacer par des Sud-africains.

L’AP a également demandé à l’administration de l’école de révoquer le président de l’association des parents d’élève, qui est d’origine zimbabwéenne, ainsi qu’à interdire l’enseignement de la langue Shona, parlée principalement au Zimbabwe.

M. Kunene, qui brigue le poste de Premier ministre de la province de Gauteng qui englobe Johannesburg et Pretoria, a déclaré qu’il compte s’adresser au département de l’Éducation pour exprimer son mécontentement vis-à-vis de l’inscription des élèves zimbabwéens.

L’AP a, également, suscité la controverse en déployant ses membres pour patrouiller à Beitbridge, à la frontière avec le Zimbabwe, afin de cibler les personnes soupçonnées de franchir la frontière illégalement.

Le parti a appelé, dans ce sens, à un audit de tous les permis des ressortissants zimbabwéens, des documents de séjour, des visas de travail et des demandeurs d’asile, de 1994 jusqu’en 2024.

L’Afrique du Sud assiste durant les dernières années à des tensions xénophobes croissantes, attisées par une situation socio-économique très précaire et un taux de chômage record de plus de 30 pour cent.

Les townships et les quartiers populaires des métropoles sud-africaines, telles que Johannesburg et Pretoria, sont souvent le théâtre d’attaques perpétrées notamment contre les immigrés d’origine africaine et ce, au vu et au su des autorités du pays.