Abdellah Mouttaqi, Vice-président exécutif de la Compagnie Minière de Touissit (CMT), a présenté une communication intitulée « L’initiative de l’Afrique Atlantique : Quels leviers d’action ? », lors de la 3e édition du Forum MD Sahara, qui s’est tenue les 10 et 11 mai 2024 à Rabat, sur le thème ambitieux : « Façade atlantique 2030 : Une Vision Royale pour une ère de connexion et de prospérité transcontinentale ». Au début de son intervention, M. Mouttaqi a tenu à « remercier Maroc Diplomatique pour le choix et la pertinence des thématiques abordées, offrant à chaque fois une intelligence renouvelée pour des sujets aussi captivants ».
Dès le début de son discours, M. Mouttaqi a souligné « l’importance de la stratégie multidimensionnelle de Sa Majesté le Roi Mohamed VI vis-à-vis du continent africain, tant sur le plan économique que social et environnemental ».
Concernant l’Agenda 2063 de l’Union africaine et ses 14 projets phares, il en a relevé deux comme particulièrement importants : la mise en place de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAF) et la stratégie de l’Union africaine pour les produits de base, car il s’agit de développer les ressources naturelles dans le cadre de cette alliance. Il a également mentionné la stratégie bleue de l’Union africaine, dont le Maroc est un acteur clé.
En ce qui concerne l’Agenda 2030 des Nations Unies pour le Développement Durable, M. Mouttaqi a rappelé les initiatives lancées par Sa Majesté, lors de la COP 22, notamment l’initiative Ceinture Bleue, les commissions du Sahel et du lac Tchad, ainsi que le Fonds Bleu pour le bassin du Congo. Il a souligné l’importance territoriale de ces initiatives, notamment le rôle des provinces du Sud en tant que hub maritime, un cluster qui servira de catalyseur pour l’économie bleue et contribuera à la réussite de cette initiative royale.
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Abordant le modèle marocain de l’économie bleue, M. Mouttaqi estime que c’est un modèle qui, parmi d’autres concepts, peut contribuer à la mise en œuvre de cette initiative, telle qu’elle a été définie par la Stratégie Royale. Il a rappelé que lors de l’élaboration de cette stratégie, les secteurs et enjeux multidimensionnels de l’économie bleue ont été classés en trois catégories : l’écosystème maritime marocain, qui comprend les métiers traditionnels tels que la pêche, les produits de la mer, le tourisme bleu, le transport maritime et les infrastructures ; les énergies renouvelables et le dessalement de l’eau de mer ; et les métiers émergents, notamment le développement de l’aquaculture, qui joue un rôle capital pour la sécurité alimentaire mondiale.
Enfin, M. Mouttaqi a abordé les secteurs d’avenir, tels que les biotechnologies et les nouvelles formes d’énergie. Il a souligné l’importance de trois chiffres pour comprendre le potentiel de l’économie bleue au Maroc : 3 500 km de côtes, 1,2 million de kilomètres carrés de zone économique exclusive et la position de leader du Maroc en termes de biodiversité marine au niveau régional.
Il a conclu en insistant sur la nécessité de renforcer la recherche, l’innovation et l’appropriation technologique pour exploiter ces ressources génétiques, ainsi que sur l’importance de la conformité institutionnelle et réglementaire. Selon lui, ce modèle repose sur un écosystème solide, des métiers émergents et des filières d’avenir.
En ce qui concerne l’initiative Royale de la façade atlantique, M. Mouttaqi a souligné que tout doit se faire dans le respect strict de la santé des océans, car le développement durable est au cœur de l’économie bleue, un milieu très sensible et fragile. Il a ajouté que les pays associés à cette initiative devraient travailler en complémentarité et que le nouveau mode de partenariat en développement contribuera à la résilience des nations.