Les défis économiques et les mauvaises récoltes enregistrées au Zimbabwe devraient exacerber l’insécurité alimentaire dans ce pays d’Afrique australe aux prises avec une période de sécheresse prolongée, a averti le Système d’alerte précoce contre la famine (FEWS NET) dans un nouveau rapport publié mardi.
«La plupart des ménages des zones de production déficitaires devraient connaître des déficits de consommation alimentaire au cours de la période post-récolte», a souligné l’organisme relevant de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), dans son rapport d’évaluation pour la période de mars à mai 2024.
Il a ajouté que le nombre de ménages ayant une consommation alimentaire minimale dans les régions du nord du pays devrait augmenter suite à l’arrêt prématuré de la saison des pluies vers la mi-janvier, entraînant des récoltes nettement inférieures à la normale et des prix élevés des denrées alimentaires.
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«Les prix des céréales de base sont plus élevés que la normale à mesure que la demande et la rareté de ces aliments sur le marché libre augmentent. En mars, les prix du maïs sont restés nettement supérieurs à la normale et ont continué à augmenter dans certaines régions», a signalé FEWS NET.
Par ailleurs, il a noté que la dépréciation rapide de la monnaie locale par rapport au dollar a entraîné de nouvelles augmentations des prix des biens et services en dollars zimbabwéens, affectant durement les ménages à faible revenu.
Pour atténuer l’impact de la sécheresse provoquée par le phénomène climatique El Nino, le gouvernement a décidé de supprimer, à compter de juillet, les droits d’importation sur le riz, les graines de pomme de terre, l’huile de cuisson et le maïs génétiquement modifié destiné à la production d’aliments pour le bétail.
Le gouvernement a prévu également de cultiver 120.000 hectares de blé d’hiver cette année, contre 90.000 hectares plantés l’année dernière, afin de stimuler la production alimentaire et répondre aux besoins nutritionnels des populations affectées par la sécheresse.
Provoqué par un réchauffement de l’océan Pacifique tropical oriental, El Nino survient en moyenne tous les deux à sept ans et dure entre 3 et 12 mois. En Afrique australe, il a débuté en octobre dernier, coïncidant avec la période d’été austral qui est également la saison des pluies.
Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), ce phénomène devrait se poursuivre jusqu’à fin avril, influençant les conditions météorologiques avec un temps plus chaud et des précipitations inférieures à la moyenne.