Le signal de la chaîne de télévision sénégalaise privée « Walf TV », suspendu le 4 février pour « incitation à la violence » à travers ses images sur les protestations contre le report de la présidentielle, a été rétabli dimanche soir par les autorités du pays, a-t-on appris de source officielle à Dakar.
« Par décision N°00022 du 4 février 2024, la licence de diffusion du Groupe Walfadjri a été retirée, pour les motifs tirés des violations répétées des prescriptions législatives, règlementaires et contractuelles inhérentes à l’autorisation de diffusion », rappelle le ministère sénégalais de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, dans un communiqué publié dimanche soir.
» A la suite des regrets exprimés par le PDG du Groupe Walfadjri Cheikh Niass au cours de l’audience accordée par le Président de la République à des personnalités de la société civile accompagnées du personnel du Groupe, le Chef de l’Etat a, dans sa mansuétude habituelle, décidé de faire rapporter la sanction », précise le ministère.
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« En conséquence, nous, ministre de la Communication, tout en saluant la magnanimité du Président de la République dans ce contexte d’appel au dialogue national, mettons fin à ce retrait à compter de ce jour, tout en en appelant les responsables du Groupe Walfadjri face à leurs responsabilité », souligne le communiqué.
Le ministère de la communication note que « les dispositions combinées des articles 57 et 63 et de la loi n°2017-27 du 13 Juillet 2017 portant code la presse, exigent que les entreprises de presse doivent assurer l’équilibre dans le traitement des informations et respecter l’ordre public en veillant à ne pas diffuser des programmes ou messages de nature à inciter à la violence ou à la haine ».
Le président Macky Sall avait annoncé le 3 février dans un message à la nation l’abrogation du décret convoquant le corps électoral le 25 février.
Deux jours plus tard, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi portant sur un report de ce scrutin au 15 décembre prochain.
Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a réaffirmé sa volonté de ne pas se présenter à cette élection, une promesse qu’il avait faite en juillet dernier.
Pour reporter l’élection, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats du Conseil constitutionnel parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
C’est la première fois depuis 1963 qu’une présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal.