Sénégal: Manifestations violentes de 2021-2024, « une procédure d’indemnisation sera mise en œuvre » (ministre)

Une procédure d’indemnisation sera mise en place en faveur des personnes gravement impactées par les manifestations violentes survenues au Sénégal entre mars 2021 et février 2024, a indiqué le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall.

S’adressant aux membres de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des institutions de l’Assemblée nationale, Mme Aïssata Tall Sall « a informé qu’à [l’adoption du projet de loi portant amnistie générale des faits politiques renvoyant à cette date], et conformément aux recommandations du chef de l’Etat, une procédure d’indemnisation sera mise en place à travers une commission qui se chargera d’étudier tous les cas et les dossiers y afférents ».

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Les propos de la ministre de la Justice sont contenus dans un rapport de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des institutions de l’Assemblée nationale, qui a examiné et adopté mardi ce projet de loi d’amnistie générale, rapporte l’Agence de presse sénégalaise (APS).

Selon Mme Aïssata Tall Sall, citée dans le même rapport, « le pardon est au-dessus de la réparation », et « il faut avoir un sens d’élévation absolu pour y arriver ».

Aussi la ministre de la Justice a-t-elle fait part de ses regrets relativement aux « actes odieux et terroristes » perpétrés durant la période visée par ledit projet de loi, ajoute l’APS.

Les députés sénégalais ont commencé mercredi à examiner un projet de loi d’amnistie des actes liés aux violences politiques des dernières années. Un vote du texte est attendu dans la journée.

L’amnistie des faits liés aux troubles politiques des trois dernières années est un des éléments de réponse du président Macky Sall à la crise provoquée par l’ajournement de la présidentielle, prévue initialement le 25 février.

Le projet de loi, qui a été adopté en Conseil des ministres et par la Commission des Lois à l’Assemblée nationale, amnistierait « tous les faits susceptibles de revêtir la qualification d’infraction criminelle ou correctionnelle commis entre le 1er février 2021 et le 25 février 2024, tant au Sénégal qu’à l’étranger, se rapportant à des manifestations ou ayant des motivations politiques ».