Vingt-six candidats, dont le président sortant, Félix Tshisekedi, sont en lice pour l’élection présidentielle prévue le 20 décembre en République démocratique du Congo (RDC) en même temps que des législatives, provinciales et municipales.
Le 20 décembre, près de 44 millions d’électeurs inscrits, sur une centaine de millions d’habitants, sont appelés à élire leur président et à choisir aussi parmi 25.832 candidats aux législatives, 44.110 candidats aux élections provinciales et 31.234 aux municipales. Le pays compte 910 partis politiques, selon le ministère de l’Intérieur.
Voici les principaux candidats au scrutin présidentiel:
. Félix Tshisekedi, 60 ans, devenu président il y a cinq ans, est le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), qui était aussi le parti de son père, l’opposant historique Etienne Tshisekedi, décédé en 2017.
En arrivant au pouvoir, Félix a rompu avec l’isolationnisme de son prédécesseur Joseph Kabila. Il a aussi promis d’améliorer la vie des Congolais, de lutter contre la corruption et de tout faire pour ramener la paix dans l’est du pays. Il n’a pas atteint ses objectifs, reconnaissant lui-même que beaucoup reste à faire, mais il part favori face à une opposition qui, sauf coup de théâtre de dernière minute, se présente morcelée à l’élection à un seul tour.
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. Moïse Katumbi, 58 ans, est un homme d’affaires fortuné, patron du club de football renommé de Lubumbashi (sud-est). Tout puissant Mazembe et ancien gouverneur (2007-2015) de la province minière du Katanga, poumon économique du pays, où il est né. Son père était italien, ce qui fait de lui une cible de choix des hérauts de la « congolité », dont le chef de file a d’ailleurs tenté de faire invalider sa candidature. Leader du parti « Ensemble pour la République », il met en avant ses succès en affaires et son bilan au Katanga, avec construction de routes, d’écoles et développement de l’agriculture, pour affirmer qu’il saura gérer le pays.
. Martin Fayulu, 66 ans, est le leader du parti Ecidé (Engagement pour la citoyenneté et le développement). Cet ex-cadre d’une major pétrolière veut sa revanche. Depuis cinq ans, ses partisans le présentent comme « le président élu », puisque selon eux la victoire lui a été « volée » à l’élection de 2018. Il a confirmée sa candidature le 30 septembre dernier.
. Denis Mukwege, 68 ans, prix Nobel de la paix en 2018 pour son action auprès des femmes violées, est un critique de longue date du pouvoir et ne cesse de réclamer justice pour les victimes des violences armées dans son pays. Il a annoncé le 2 octobre qu’il serait candidat, en dénonçant « les pratiques corrompues et prédatrices qui maintiennent la majorité des Congolais dans la misère ». Il est originaire du Sud-Kivu (est), où il dirige un hôpital.
. Augustin Matata Ponyo, 59 ans, a été ministre des Finances et Premier ministre de Joseph Kabila de 2012 à 2016. Leader du parti Leadership et gouvernance pour le développement (LGD), il fait l’objet de poursuites judiciaires pour détournement de deniers publics, qu’il conteste fermement, mais la cour qui le juge vient de suspendre son procès jusqu’au 18 mars prochain.
. Adolphe Muzito, 66 ans, est un ancien Premier ministre (2008-2012) de Joseph Kabila, également ancien ministre du Budget et ex-inspecteur des Finances, leader du parti « Nouvel Elan », ancien allié de Martin Fayulu dans la coalition Lamuka.
. Delly Sesanga, 53 ans, avocat, député de Luiza (Kasaï central) et leader du parti Envol (Ensemble des volontaires pour le développement de la RDC), avait soutenu en 2018 la candidature de Félix Tshisekedi, dont il est devenu un critique virulent, dénonçant « son incapacité à redresser le pays » et ses « promesses non tenues ».
La campagne électorale a démarré officiellement dimanche et se poursuivra pour un mois.
Avec MAP