Les tensions liées à l’eau exacerbent les conflits à l’échelle mondiale, souligne le Rapport mondial 2024 des Nations Unies sur la mise en valeur des ressources en eau, publié par l’UNESCO pour le compte d’ONU-Eau.
Pour préserver la paix, les États doivent renforcer la coopération internationale et les accords transfrontaliers, préconise ce rapport lancé à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau.
Le document dont la rédaction est coordonnée par le Programme mondial d’évaluation des ressources en eau de l’UNESCO, donne un aperçu des principales tendances concernant l’état, l’utilisation et la gestion de l’eau douce et de l’assainissement, sur la base des travaux des membres et des partenaires d’ONU-Eau, indique un communiqué de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture.
Lire aussi : STRESS HYDRIQUE : LE GOUVERNEMENT SONNE LA MOBILISATION NATIONALE
Il fournit aux décideurs des connaissances et des outils pour formuler et mettre en œuvre des politiques durables en matière d’eau et propose également des exemples de bonnes pratiques et des analyses approfondies pour stimuler les idées et les actions en vue d’une meilleure gestion dans le secteur de l’eau et au-delà.
« A mesure que le stress hydrique augmente, les risques de conflits locaux ou régionaux augmentent également. Le message de l’UNESCO est clair : si nous voulons préserver la paix, nous devons non seulement mieux préserver les ressources en eau mais aussi renforcer au plus vite la coopération régionale et mondiale dans ce domaine », relève Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO, citée dans le communiqué.
Selon le nouveau rapport, 2,2 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à des services d’eau potable gérés de manière sûre. Ce chiffre atteint 3,5 milliards de personnes s’agissant de l’accès aux services d’assainissement.
Entre 2002 et 2021, les sécheresses ont touché plus de 1,4 milliard de personnes. En 2022, environ la moitié de la population mondiale a connu une grave pénurie d’eau pendant au moins une partie de l’année et un quart a été confronté à des niveaux «extrêmement élevés» de stress hydrique, utilisant plus de 80 % de son approvisionnement annuel total en eau douce renouvelable.
Le dérèglement climatique menace d’augmenter encore la fréquence et la gravité de ces phénomènes avec des risques accrus sur la paix sociale, d’après le rapport qui note que les filles et les femmes sont les premières victimes du manque d’eau et que la rareté de l’eau peut aussi augmenter le risque de conflits.
L’Afrique demeure la plus exposée aux tensions interétatiques liées à l’eau : 19 États sur 22 étudiés souffrent d’une pénurie d’eau, alors même que deux tiers des ressources en eau douce sont transfrontalières, selon le rapport.