Le Zimbabwe envisage de s’endetter davantage pour financer le déficit budgétaire (autorité)

Le Trésor zimbabwéen envisage de financer le déficit budgétaire de l’État par le biais d’emprunts intérieurs et extérieurs, ce qui risque d’enfoncer le pays davantage dans la spirale de la dette, a indiqué jeudi le Bureau de gestion de la dette publique (PDMO).

«Le déficit de financement budgétaire s’élève 24 milliards de dollars (9,2 billions de dollars zimbabwéens – ZWL), y compris un amortissement des prêts et des titres publics arrivant à échéance estimé à 4,9 billions de dollars zimbabwéens», a souligné le Bureau dans un nouveau rapport.

Il a précisé que le déficit de financement brut sera financé par les émissions de bons et d’obligations du Trésor pour un montant de 5,8 billions de dollars ZWL, les décaissements des prêts extérieurs existants s’élevant à 367 milliards de dollars ZWL et les nouveaux décaissements de prêts extérieurs estimés à 2,9 billions de dollars ZWL.

Selon le rapport, les objectifs de la gestion de la dette publique au Zimbabwe consistent à garantir que les besoins et les obligations de paiement du gouvernement sont satisfaits au coût le plus bas possible à moyen et à long terme.

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Le Zimbabwe fait face depuis de longues années à une crise économique profonde, exacerbée par une dette colossale qui l’empêche de recourir aux institutions financières internationales pour financer les programmes de relance et les réformes nécessaires.

Le Fonds monétaire international (FMI) a indiqué récemment qu’il n’est actuellement pas en mesure de fournir un soutien financier à ce pays enclavé d’Afrique australe en raison de son endettement insoutenable et de ses arriérés extérieurs officiels.

«Un accord financier du FMI nécessiterait une voie claire vers une restructuration complète de la dette extérieure du Zimbabwe, y compris l’apurement des arriérés et un plan de réforme pour la restauration durable de la stabilité macroéconomique», a déclaré le Fonds dans un communiqué publié à l’issue des consultations tenues du 31 janvier au 14 février au titre de l’article IV.

De même, le Fonds a souligné que les réformes structurelles visant à améliorer le climat des affaires, à renforcer la gouvernance économique et à réduire les vulnérabilités à la corruption sont essentielles pour promouvoir une croissance durable et inclusive et seraient de bon augure pour soutenir les objectifs de développement du Zimbabwe.