Le Burkina Faso n’écarte pas de réexaminer ses rapports avec la Russie

Le Burkina Faso, en proie à des actes terroristes depuis 2015, n’exclut pas de réexaminer ses « rapports » avec la Russie, a déclaré le Premier ministre burkinabè, Appolinaire Kyelem de Tembela.

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté vendredi à Ouagadougou contre la présence de la France au Burkina Faso. Lors de manifestations de soutien au coup d’Etat du 30 septembre qui a porté au pouvoir le capitaine Ibrahim Traoré, des Burkinabé brandissent régulièrement des drapeaux de la Russie.

« Nous coopérons avec la Russie depuis longtemps, c’est en 1967 que les relations ont été nouées entre l’ex-URSS et la Haute-Volta » nom du Burkina Faso à l’époque, et « nous n’avons pas attendus ces marcheurs pour avoir une coopération avec la Russie », a dit M. de Tembala dans un entretien dimanche soir à la télévision publique.

« Peut-être qu’avec la nouvelle donne (sécuritaire) nous réexaminerons nos rapports avec la Russie pour voir s’il faut la renforcer dans un secteur ou pas, s’il faut la réorienter dans l’intérêt du Burkina Faso et dans le respect de sa souveraineté », a souligné le chef du gouvernement burkinabé.

Mais, « ce n’est pas à la rue de nous dire de faire ceci ou cela », a t-il précisé.

Si ces marcheurs pro-Russie « sont patriotes, la première marche à faire, c’est contre le terrorisme, c’est dans la lutte contre le terrorisme qu’on doit vérifier le patriotisme de chacun », a lancé M. de Tembala, qui avait été nommé récemment par le capitaine Ibrahim Traoré.

Selon le Premier ministre burkinabé, « le meilleur soutien au régime en place c’est d’aller au front, c’est d’aider à lutter contre l’insécurité, c’est d’apporter sa contribution financière ou matérielle pour aider les soldats au front ou pour aider les victimes du terrorisme, plutôt que de passer son temps à marcher ».

Les autorités issues du putsch du 30 septembre ont lancé le recrutement de 50.000 Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), des supplétifs civils de l’armée, pour intensifier la lutte contre le terrorisme.

Le Burkina Faso est pris depuis 2015 dans une spirale de violences attribuées à des mouvements terroristes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) qui ont fait des milliers de morts et quelque deux millions de déplacés.

Plus de 40% du territoire échappe au contrôle de l’Etat, notamment du côté des frontières avec le Mali et le Niger.

Avec MAP