L’économie sud-africaine se trouve dans une position vulnérable face aux chocs financiers imprévus, en raison de son faible taux d’épargne, indique un rapport du groupe Stanlib, une firme de gestion d’avoirs basée à Johannesburg.
«L’Afrique du Sud n’a pas d’épargne solide. Lorsque l’épargne n’est pas suffisante, les investissements sont revus à la baisse», a indiqué l’économiste-en-chef de Stanlib, Kevin Lings, dans un webinaire sur le rapport d’épargne 2020 publié par le groupe.
«Cette situation a constitué l’un des facteurs qui ont porté atteinte à la capacité de l’économie sud-africaine à faire face aux retombées économiques de la pandémie du coronavirus», a dit Lings, notant que «l’épargne ne figure pas suffisamment dans les discussions politiques du gouvernement».
Citant les statistiques de la Banque centrale sud-africaine, il a fait savoir que l’épargne nationale brute du pays est passée de plus de 25 pc du PIB en 1985 à moins de 15 pc en 2019.
« Le taux d’épargne moyen mondial est d’environ 25 pc, ce qui signifie que l’Afrique du Sud a l’un des les taux d’épargne les plus bas au monde», a -t-il soutenu.
En 2018, l’épargne brute de l’Afrique du Sud ne représentait en moyenne que 14,4 pc du PIB, ce qui représente le taux le plus bas jamais enregistré dans le pays, a-t-il rappelé.
L’Afrique du Sud a fait face à la crise du Covid-19 avec un niveau d’épargne extrêmement bas, a signalé l’économiste, notant qu’une grade pression financière a été subie durant les dernières années, ce qui a réduit l’épargne du pays de 18,9 pc en 2010 à 14,6% en 2019.
«Le taux d’épargne sud-africain peut être décrit comme structurellement faible, étant donné qu’il n’a pas dépassé 19 pc du PIB depuis 2000 et s’est inscrit dans une tendance baissière depuis 30 ans», a estimé le responsable.
Il a, par ailleurs, mis en garde que le faible taux d’épargne du pays devrait s’aggraver cette année en plongeant probablement à un niveau record en raison de l’impact du Covid-19.
Les revenus des ménages dans le pays seront affectés à cause des suppressions d’emplois causées par la pandémie, outre les réductions de salaire prévues dans la plupart des entreprises privées et publiques ainsi que dans les administrations, a-t-il souligné.
