L’Afrique du Sud ne répond pas aux exigences de la Convention relative au statut des réfugiés

Le gouvernement sud-africain n’a pas les ressources nécessaires pour accorder les droits socio-économiques prévus par la Convention de 1951 relative au statut des réfugiés, a indiqué jeudi le ministre de l’Intérieur, Aaron Motsoaledi.

« L’Afrique du Sud a adhéré à divers accords internationaux tels que la Convention de 1951 sans avoir développé une politique claire en matière de migration, y compris en matière de protection des réfugiés », a déclaré M. Motsoaledi dans une conférence de presse suite à l’approbation du Livre blanc sur la citoyenneté, l’immigration et la protection des réfugiés.

Il a précisé que ce nouvel instrument juridique permettra d’ouvrir la voie au gouvernement pour qu’il puisse exercer son droit de formuler des réserves sur certains éléments des accords internationaux signés par le pays au lendemain des premières élections démocratiques tenues en 1994.

Lire aussi : Mali: création d’une Force d’intervention rapide contre le terrorisme

« Le Livre blanc propose ainsi que le gouvernement réexamine et/ou se retire de la Convention de 1951 et du Protocole de 1967 sur les réfugiés en vue d’y adhérer avec des réserves, comme l’ont fait d’autres pays », a-t-il poursuivi.

Le haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a récemment appelé l’Afrique du Sud à maintenir son engagement à respecter les droits humains fondamentaux en restant partie à la Convention de 1951 relative aux réfugiés.

« L’Afrique du Sud a tenté de répondre aux arrivées de ressortissants étrangers sur son territoire à travers un Livre blanc, mais se retirer de la Convention relative aux réfugiés et y adhérer à nouveau avec des réserves n’apportera pas les solutions immédiates et pratiques recherchées par le gouvernement », a déclaré la Haut-commissaire adjointe, Ruven Menikdiwela.

Tout en reconnaissant les préoccupations du pays concernant les défis liés à la migration irrégulière et aux personnes entrant en Afrique du Sud sans autorisation préalable ni documents valides, le HCR a souligné que les gens avaient le droit de demander l’asile et d’être protégés contre l’expulsion.

Des organisations civiques et de défense des droits de l’Homme ont également critiqué les réformes proposées par le gouvernement sud-africain des lois sur l’immigration, qualifiant ces propositions de «menace pour la sécurité des réfugiés et des migrants en Afrique du Sud».

L’Afrique du Sud accueille environ 154.000 réfugiés et demandeurs d’asile, ce qui représente 0,2 % de la population totale du pays qui est de 60,6 millions d’habitants.