L’Afrique du Sud est incapable de résoudre la crise énergétique

L’Afrique du Sud est incapable pour le moment de résoudre la crise énergétique qui affecte durement l’économie nationale, ont indiqué mardi des experts.

Les performances négatives des centrales électriques de la compagnie publique d’électricité «Eskom» restent un risque important pour l’approvisionnement du réseau national », ont souligné les experts, notant que le Plan intégré des ressources (IRP) qui vient d’être approuvé par le gouvernement manque d’hypothèses techniques et connait plusieurs faiblesses.

« Le facteur de disponibilité de l’électricité d’Eskom est passé d’environ 85 % en 2010 à environ 55 % en 2023 », a déclaré à ce propos Jee-A van der Linde, économiste principal chez Oxford Economics Africa, relevant que les perspectives de production d’électricité par Eskom en 2024 sont pires que jamais, l’Afrique du Sud s’attendant à un déficit d’électricité d’environ 2.000 MW chaque semaine.

Il a expliqué que cette situation impacte durement l’économie, car les entreprises seront une fois de plus obligées de se protéger contre les perturbations liées aux délestages électriques, ce qui limitera leur capacité à développer leurs activités.

L’expert a indiqué que compte tenu des mauvais résultats de la compagnie publique et du ministère des Ressources minérales et de l’Energie, l’Afrique du Sud sera probablement confrontée à des problèmes d’approvisionnement en électricité au-delà de 2030.

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M. van der Linde a de même souligné qu’une reprise significative de l’économie et de l’emploi est peu probable, les investisseurs étant de plus en plus incertains et réticents à opérer sur le marché peu concurrentiel de l’Afrique du Sud.

Pour sa part, le chercheur Anton Eberhard a relevé que le Plan intégré des ressources 2023 est un aveu d’échec dans l’élimination des délestages et ne parvient pas à remplir son objectif déclaré d’assurer la sécurité électrique, tout en minimisant les impacts environnementaux et le coût de l’approvisionnement.

Il a précisé que le plan admet une pénurie d’énergie pendant au moins les quatre prochaines années, tout en préconisant de retarder la fermeture des anciennes centrales électriques au charbon, ajoutant que l’IRP est fait de vœux pieux concernant l’amélioration des performances de la centrale électrique d’Eskom.

Durant les dernières années, le pays a connu un ralentissement des investissements dans les énergies renouvelables, avec à peine 150 MW ayant été connectés au réseau, a-t-il fait observer.

Par ailleurs, M. Eberhard a signalé que ce plan contraste fortement avec les plans électriques de la plupart des autres pays du monde, tels que les États-Unis, l’Australie ou l’Europe, où le mix énergétique optimal est le solaire, l’éolien, le gaz et le stockage.

«L’une des conséquences désastreuses de ce Plan est qu’il n’y aura pas d’accélération des achats publics d’énergies renouvelables ni de réformes réglementaires permettant de promouvoir les sources propres», a-t-il déploré.