L’Afrique du Sud confrontée à un risque de violences dans un contexte électoral tendu

L’Afrique du Sud est confrontée à un risque de violences et de troubles sociaux avant, pendant et après les élections générales prévues le 29 mai, en raison des tensions alimentées par une rhétorique agressive de certains dirigeants politiques, ont indiqué mardi des analystes sud-africains.

«C’est une période dangereuse pour l’Afrique du Sud alors que la possibilité d’émeutes violentes suscite de vives préoccupations», a déclaré l’économiste en chef d’Efficient Group, Dawie Roodt, notant que la précarité sociale dans le pays présente un terreau fertile pour le déclenchement des troubles sociaux.

Un responsable du parti uMkhonto we Sizwe (MK), de l’ancien président Jacob Zuma, a récemment comparu devant un tribunal après avoir menacé d’«émeutes» et d’«anarchie» si le leader de cette formation politique n’est pas autorisé à participer aux élections.

Lire aussi : LA SADC EXAMINE LES DÉFIS PERSISTANTS AUX FRONTIÈRES ENTRE LA RDC ET LA ZAMBIE

«Nous savons que M. Zuma dispose d’une base de soutien importante, notamment dans la province du KwaZulu-Natal. S’il déclare être victime de discrimination, cela pourrait être un catalyseur de troubles sociaux», a relevé M. Roodt.

Il a de même souligné qu’il est crucial que les dirigeants politiques, les acteurs de la société civile et les leaders religieux n’incitent à pas à la violence pendant une période électorale aussi sensible.

Pour sa part, Gareth Newham, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS) de Pretoria, a noté que puisque les résultats des élections générales sont susceptibles d’être très serrés, la période post-électorale est également préoccupante.

«Les menaces de violence ne peuvent être ignorées, car elles peuvent rapidement dégénérer si des mesures proactives ne sont pas prises», a-t-il ajouté.

Quant au chercheur Justin Visage, il a rappelé que l’Afrique du Sud a l’un des niveaux de protestation sociale les plus élevés dans le monde, exacerbés par les inégalités sociales profondément enracinées.

Louw Nel, analyste politique principal d’Oxford Economics, a de son côté signalé que l’absence de croissance inclusive est le facteur de risque le plus important, avec un ralentissement économique persistant, des inégalités galopantes et un taux de chômage très élevé, mettant à rude épreuve l’environnement politique du pays.