La tuberculose, une menace persistante pour la santé publique en Afrique du Sud

La tuberculose demeure l’un des défis de santé publique les plus pressants en Afrique du Sud, malgré les efforts déployés par les autorités pour lutter contre cette maladie infectieuse.

L’Afrique du Sud est l’un des pays les plus touchés par la tuberculose dans le monde, selon le rapport mondial publié en 2023 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus de 54.000 Sud-africains sont décédés de cette épidémie en 2022.

Avec près de 300.000 personnes diagnostiquées chaque année, selon les chiffres du gouvernement, la tuberculose est une maladie qui ronge de larges pans de la population sud-africaine, notamment parmi la majorité Noire, suscitant des préoccupations majeures dans le pays.

Plusieurs facteurs contribuent à cette prévalence élevée, notamment la pauvreté, la surpopulation dans les zones urbaines défavorisées, les conditions de vie précaires, le manque d’accès aux services de santé de qualité, ainsi que la résistance croissante aux médicaments antituberculeux.

De plus, la stigmatisation sociale et le manque de sensibilisation contribuent à retarder le diagnostic et le traitement, ce qui favorise la propagation de la maladie. Une triste réalité reconnue par le ministre de la Santé, Joe Phaahla, qui a déclaré que «s’attaquer aux déterminants sociaux de la tuberculose, à la pauvreté, aux inégalités entre les sexes et au manque d’accès à l’éducation est essentiel pour obtenir des résultats durables».

S’ajoute à ce sinistre tableau l’impact néfaste de la pandémie de la Covid-19, qui a porté un coup dur aux efforts de lutte contre la tuberculose après que de nombreux patients ont abandonné leur traitement en raison des perturbations dans les services de santé, de la réorientation des ressources médicales et de la peur de contracter le virus lors des visites médicales régulières.

« La longue lutte de l’Afrique du Sud contre la maladie a été retardée de cinq à sept ans à cause de la pandémie», a déclaré à cet égard le directeur du Centre d’excellence pour la recherche biomédicale sur la tuberculose, Bavesh Kana.

« C’est une vraie crise », a martelé pour sa part Gary Maartens, qui dirige la division de pharmacologie clinique du département de médecine de l’Université du Cap, avertissant que les diagnostics manqués signifient que de nombreux patients ne pourront pas bénéficier d’un traitement, ce qui entrave les efforts de contenir les nouvelles infections et d’interrompre la transmission ultérieure.

Alors que le gouvernement sud-africain envisage de réduire les cas de tuberculose de 80 % et les décès de 90 % d’ici 2030, les progrès réalisés durant les dernières années s’avèrent insuffisants face à l’ampleur du problème.

Les autorités sud-africaines sont ainsi appelées à déployer davantage d’efforts pour remédier aux lacunes existantes dans le système de santé, améliorer l’accès aux services de dépistage et de traitement, et lutter contre les facteurs sociaux, économiques et environnementaux qui favorisent la propagation de la maladie.

En outre, une collaboration internationale accrue et un financement soutenu seront nécessaires pour atteindre les objectifs liés à la lutte contre la tuberculose dans le pays.