La Haute Cour de Pretoria examine une requête de la présidente du Parlement d’interdire son arrestation pour corruption

La Haute Cour de Pretoria devrait rendre, ce mardi, un jugement sur l’interdiction d’arrestation prononcée contre la Présidente du Parlement sud-africain, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, pour des accusations de corruption et de blanchiment d’argent.

La Présidente de l’Assemblée nationale s’est adressée aux tribunaux la semaine dernière pour interdire son arrestation. Elle souhaite que la Haute Cour de Pretoria ordonne aux forces de l’ordre de la convoquer au tribunal plutôt que de l’arrêter à la date souhaitée du 3 avril courant, lorsque son avocat Stephen May sera disponible.

Mme Mapisa-Nqakula devrait faire face à 12 chefs d’accusation de corruption et de blanchiment d’argent impliquant 239.000 dollars (4,5 millions de rands) remontant à l’époque où elle était ministre de la Défense.

Après une descente de la police à son domicile de Johannesburg le mois dernier, on s’attendait à ce qu’elle se rende à la police, mais elle a refusé de le faire avant que l’État ne remette le dossier d’accusation à ses avocats.

Elle a de même accusé l’Autorité nationale des poursuites pénales (NPA) d’avoir utilisé des tactiques d’apartheid contre elle et d’avoir divulgué des informations sur son cas, la soumettant ainsi à un procès médiatique.

Mais l’État s’est opposé à cette requête, arguant que Mme Mapisa-Nqakula n’a pas le droit d’échapper à son arrestation et qu’accéder à ses exigences créerait un dangereux précédent.

Au cours du procès la semaine dernière, l’avocat de l’Autorité nationale des poursuites, Makhosi Gwala, a déclaré que l’État avait demandé à la mise en cause de se remettre aux autorités dans un commissariat de police, puis de comparaître devant le tribunal. « Il s’agit d’une étape procédurale (…).Nous ne pouvons pas traiter les gens en fonction de leur statut, cela entraînerait l’effondrement du système judiciaire», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, la présidente du Parlement devrait faire face à une motion de censure suite à des allégations de corruption à son encontre. La vice-présidente de l’institution législative, Lechesa Tsenoli, a accédé à une demande du chef de file de l’Alliance démocratique (DA-opposition), Siviwe Gwarube, proposant la destitution de Mme Mapisa-Nqakula de son poste au Parlement.

M. Gwarube a cité diverses allégations de conduite inappropriée dans la motion, qui a été soumise la semaine dernière aux termes de l’article 54(2) de la Constitution.

Les accusations portées contre la présidente du Parlement sud-africain auraient été formulées dans une déclaration sous serment soumise à la Direction des enquêtes par Nombasa Ntsondwa-Ndhlovu, le propriétaire de la compagnie «Umkhombe Marine».

Ntsondwa-Ndhlovu avait révélé dans son affidavit qu’elle avait donné des liasses d’argent à Mapisa-Mqakula à 10 reprises entre novembre 2016 et juillet 2019.

L’entreprise de fret et de logistique aurait obtenu, en contrepartie, 210 millions de rands des appels d’offres des Forces de défense sud-africaines (SANDF) en 2019.