Les départs de migrants depuis la Tunisie ont enregistré une augmentation record durant les premiers mois de l’année 2024, avec plus de 21.000 personnes ayant quitté clandestinement le pays par ses frontières maritimes, a indiqué la Garde nationale tunisienne.
Dans une déclaration relayée mercredi par la presse locale, le porte-parole de la Direction générale de la Garde nationale (gendarmerie) a fait état d’une hausse de 7.000 migrants ayant franchi clandestinement les côtes tunisiennes, depuis le début de l’année 2024 jusqu’au 10 avril, par rapport à la même période de l’année dernière.
Par ailleurs, plus de 19.000 migrants ont été empêchés d’entrer sur le territoire tunisien par voie terrestre, a-t-il dit, précisant que plus de 566 d’organisateurs et d’intermédiaires ont été arrêtés, soit cinq fois plus que l’année dernière.
Evoquant la forte concentration de candidats à l’émigration clandestine, notamment Subsahariens, dans la ville côtière de Sfax, épicentre des tentatives de traversée de la Méditerranée, le responsable tunisien a attribué ce phénomène à la présence sur place de plusieurs réseaux spécialisés dans la traite des êtres humains.
Les eaux territoriales tunisiennes sont considérées comme une zone de transit pour la plupart des embarcations de migrants clandestins vers l’Europe.
Selon les dernières statistiques du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux, une ONG spécialisée dans la question migratoire, plus de 1300 migrants irréguliers de différentes nationalités ont trouvé la mort en 2023 et 1793 autres ont été portés disparus au large des côtes tunisiennes, alors qu’ils tentaient de rallier clandestinement l’Europe.
L’ONG estime à plus de 700 le nombre de Tunisiens qui ont atteint clandestinement les côtes italiennes depuis le début de l’année en cours.