Guinée-équatoriale: après plus de 43 ans au pouvoir, Teodoro Obiang Nguema brigue un 6-ème mandat

Teodoro Obiang Nguema

A l’âge de 80 ans, le président de la République de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, se présente comme candidat à sa succession à l’élection présidentielle prévue dans le pays le 20 novembre prochain, et ce pour un 6-ème candidat consécutif.

Dans ce scrutin, Teodoro Obiang, qui a passé plus 43 ans au pouvoir, et qui avait officialisé sa candidature en septembre dernier, doit affronter deux candidats de l’opposition pour un 6-ème mandat à la tète de ce pays riche en hydrocarbures.

La campagne pour le scrutin présidentiel ainsi que pour les élections législatives, sénatoriales et municipales qui auront lieu toutes le 20 novembre, a débuté hier jeudi avec la tenue d’un premier meeting du président sortant, candidat du Parti démocratique de Guinée équatoriale (PDGE).

Environ 427.661 électeurs sont inscrits sur les listes électorales sur plus de 1,4 million d’habitants, selon des chiffres officiels.

Fort d’une coalition de 14 partis, le chef de l’Etat a ouvert le bal avec un meeting tenu dans la ville d’Ebibeyin (nord-ouest), située dans les frontières avec le Cameroun.

« Les instances du parti m’ont choisi pour être candidat parce que je suis le symbole de la paix qui règne en Guinée équatoriale », a déclaré Teodoro Obiang Nguema, en s’adressant à des centaines de militants et partisans de ce parti qui dirige le pays ouest-africain depuis 1987.

M. Obiang, qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat mené en 1979 contre son oncle Francisco Macías Nguema, met l’accent dans son discours pour convaincre les électeurs sur la « continuité » du développement du pays, d’après son programme dévoilé lors du meeting par Jeronimo Osa Osa Ecoro, secrétaire général du PDGE.

« Il vaut mieux un vieil ami qu’un nouveau à découvrir », a martelé, pour sa part Teodoro Nguema Obiang, fils du président et actuel vice-président de ce pays, troisième exportateur du pétrole en Afrique subsaharienne.

« Le Parti démocratique de Guinée équatoriale est un parti pionnier dans le jeu démocratique et nous nous présentons non seulement avec cette grande expérience derrière nous, mais nous présentons également un agenda de continuité avec les programmes qui ont réussi jusqu’à présent et qui ont fourni la Peuple un développement durable, réaliste et viable, avec lequel nous avons atteint la paix et la stabilité, le niveau actuel de développement et de prospérité », a dit le président Obiang dans ce message adressé aux partisans du PDGE.

Le candidat du PDGE, qui est en coalition avec 14 partis politiques, a appelé, à la fin de son mot les militants, électeurs et sympathisants du PDGE et le peuple de Guinée équatoriale en général, « à voter pour la continuité des réalisations atteintes à ce jour, en soutenant de manière infatigable et convaincue le candidat du Parti démocratique de Guinée équatoriale ».

M. Obiang, qui a été réélu en 2016 avec plus de 93,7 pc des suffrages, détient, à l’âge de 80 ans le record mondial de longévité au pouvoir pour un chef d’Etat vivant, après 43 ans au pouvoir. En 2011, il a levé l’âge plafond fixé à 75 ans par la Constitution pour pouvoir gouverner.

Il devra le jour du 20 novembre faire face à deux adversaires de l’opposition en l’occurrence, Andrès Esono Ondo, candidat de la Convergence pour la Démocratie Sociale (CPDS), et Buenaventura Monsuy Asumu, candidat du Parti de la Coalition Sociale démocrate (PCSD), jusqu’alors allié au PDGE dans les scrutins législatifs et municipaux.

M. Esono Ondo se présente pour la première fois, alors que M. Monsuy Asumu se porte candidat à ce scrutin pour la troisième fois. Ce dernier, rappelle-t-on, avait été candidat à la présidentielle en 2002, 2009 et en 2016.

En plus d’élire le président du pays, les électeurs équato-guinéens devront élire aussi les membres de l’Assemblée nationale et du Sénat, ainsi que des conseils municipaux.

Le PDGE détient 99 des 100 sièges à l’Assemblée nationale sortante et la totalité des 55 sièges du Sénat.

A signaler que l’élection présidentielle, initialement prévue en avril 2023, a été avancée au 20 novembre par décret présidentiel, en même temps que les législatives, les sénatoriales et les municipales, pour regrouper des scrutins coûteux en pleine crise économique en raison notamment, selon le pouvoir, de la guerre en Ukraine et de à la pandémie de Covid 19.

Avec MAP