Soufiane Guellaf
Pour relancer le marché de l’emploi, des programmes ont été initiés, parmi lesquels Awrach, lancé en juillet 2023 et mis en œuvre en octobre de la même année. Le bilan de la première édition de ce programme a été jugé positif par le ministre de l’Inclusion économique et de la Petite entreprise. Le précédent programme a permis d’atteindre 20 000 recrutements. Contrairement à la première phase qui proposait des emplois temporaires, cette nouvelle étape ambitionne de créer 150 000 emplois, dont 50 000 postes stables sur le long terme. Néanmoins, le marché de l’emploi au Maroc reste marqué par un taux de chômage relativement élevé.
Il est temps de dresser le bilan du programme Awrach 2, initié en juillet 2023. Cette initiative a favorisé l’insertion professionnelle d’environ 223 000 jeunes chercheurs d’emploi, bénéficiaires du Programme Awrach 2 à long terme. À mi-parcours de sa mise en œuvre, le dispositif cible 50 000 personnes, tandis que le bilan précédent a permis d’atteindre plus de 20 000 recrutements à long terme en deux mois, selon Younes Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique et de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, invité du Club de L’Économiste.
Sur le plan territorial, Awrach 2 ambitionne de créer près de 16 000 emplois dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, dans le cadre de ses deux volets : chantiers généraux provisoires et chantiers de soutien pour l’insertion durable. De plus, depuis le lancement du programme en septembre dernier, 1 023 emplois temporaires ont été créés au niveau de la province de Guercif. Le programme Awrach 2 vise à impulser une dynamique significative dans la région de l’Oriental, capable de générer plus de 15 000 emplois directs, a précisé Younes Sekkouri lors du lancement du programme en mai 2023 à Oujda.
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Dans cette même dynamique, une convention de partenariat a été signée entre le ministère de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et le conseil provincial de Guercif. Vingt-huit chantiers généraux ont été sélectionnés par le Conseil provincial, et leur mise en œuvre a été confiée à environ 24 coopératives et associations. Ces chantiers, qui couvrent l’ensemble des communes territoriales de la province, concernent notamment l’aménagement forestier, la lutte contre les incendies de forêts, la santé, la rénovation des établissements scolaires et la collecte des déchets, entre autres.
Cependant, plusieurs obstacles entravent cette initiative. Le Maroc compte près de 1,5 million de chômeurs, soit 1 580 000 personnes en situation de chômage et 15 717 000 en dehors du marché du travail, auxquels s’ajoutent chaque année environ 157 000 nouveaux chercheurs d’emploi.
Selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), le taux de chômage est passé de 11,8 % à 13 % au niveau national, de 15,8 % à 16,8 % en milieu urbain et de 5,2 % à 6,3 % en milieu rural. Par conséquent, le nouveau dispositif ne cible que 50 000 personnes, alors qu’il reste en deçà des 157 000 chômeurs qui s’ajoutent chaque année à la liste des sans-emploi. À ces défis s’ajoutent les travailleurs non-salariés, difficiles à intégrer dans les secteurs structurés, ainsi que les capacités d’accueil limitées des entreprises.
Toutefois, les chiffres du HCP révèlent une perte de 24 000 postes en 2022, tandis que 15 millions de jeunes restent exclus du marché du travail, et 400 000 jeunes arrivent sur le marché de l’emploi chaque année. Par conséquent, proposer des programmes pour les jeunes, tels que Awrach, ne risque-t-il pas d’exacerber la situation de l’emploi et de provoquer une crise sociale à l’avenir ?