Élections en Afrique du Sud: les autorités en état d’alerte face aux risques de violences

Les autorités sud-africaines sont en état d’alerte face aux risques de violences et de troubles sociaux dans certaines régions, à la veille des élections générales décisives prévues ce 29 mai, a indiqué lundi le Service de police (SAPS).

Le pays est confronté à des «risques directs» liés à d’éventuelles grèves et des perturbations du processus électoral, notamment suite à des décisions de justice affectant la participation des leaders politiques, a averti l’Unité de renseignement criminel de la police dans un rapport.

Elle a également identifié plusieurs «points chauds», notamment dans les provinces du KwaZulu-Natal et du Gauteng (Johannesburg et Pretoria), où des perturbations politiques et des manifestations pourraient constituer des menaces potentielles pour les bureaux de vote.

Selon le rapport, ces régions ont déjà été affectées par des tensions politiques lorsque les membres de certains partis ont perturbé des campagnes rivales, interrompu des rassemblements et détruit des affiches électorales.

Par ailleurs, le document pointe du doigt des «risques indirects» impliquant la falsification, la fraude et la diffusion de fausses nouvelles.

Des analystes sud-africains ont récemment mis en garde que le pays est confronté à un risque de violences et de troubles sociaux avant, pendant et après les élections générales, en raison des tensions alimentées par une rhétorique agressive de certains dirigeants politiques.

L’économiste en chef d’Efficient Group, Dawie Roodt, a souligné que «c’est une période dangereuse pour l’Afrique du Sud alors que la possibilité d’émeutes violentes suscite de vives préoccupations», notant que la précarité sociale dans le pays présente un terreau fertile pour le déclenchement des troubles sociaux.

Pour sa part, Gareth Newham, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS) de Pretoria, a relevé que puisque les résultats des élections générales sont susceptibles d’être très serrés, la période post-électorale est également préoccupante.

«Les menaces de violence ne peuvent être ignorées, car elles peuvent rapidement dégénérer si des mesures proactives ne sont pas prises», a-t-il ajouté.

Quant au chercheur Justin Visage, il a rappelé que l’Afrique du Sud a l’un des niveaux de protestation sociale les plus élevés dans le monde, exacerbés par les inégalités sociales profondément enracinées dans le pays.