Lors de son passage au parlement, ce mardi 2 avril 2024, Mohamed Mehdi Bensaid, ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, a mis en lumière les grands axes de sa stratégie pour promouvoir le tourisme à travers la promotion de la culture. Soulignant l’importance des événements culturels tels que le festival Gnaoua, ou encore celui des musiques du monde, il déclare que pour chaque dirham investi dans les festivals, la ville récolte 17 dirhams.
En marge du lancement des travaux de la commission parlementaire thématique sur l’attractivité du tourisme à travers les activités culturelles, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mehdi Bensaid, a sollicité les douze régions du royaume pour s’engager davantage dans la promotion des activités alliant le tourisme à la culture. À titre d’exemple, il cite le cas de la ville française de Cannes, dont le festival de cinéma a été créé et promu par sa propre région. « Le progrès et la réputation socio-économique que connaît Cannes sont le fruit de la culture développée par la région », ajoute-t-il.
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Ainsi, pour assurer une meilleure coordination et une gouvernance optimale dans les secteurs culturel et touristique, le ministre a annoncé la création prochaine du poste de directeur régional dans chacune de ces douze régions. Ce profil aura en charge d’assurer un brassage harmonieux entre la culture, le tourisme et le patrimoine.
Soulignant l’étroite relation entre la culture et le tourisme, il déclare que, selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, près de 40 % des touristes internationaux sont liés au tourisme culturel. Cela dit, le ministre préconise que le Maroc doit relever le défi culturel et touristique en accordant davantage d’importance à la vie culturelle, notamment à la veille de la Coupe du Monde de football attendue en 2030. La consommation de produits à contenu culturel impacterait donc directement ou indirectement d’autres volets relatifs à l’économie du pays d’accueil.
En effet, la culture contribue incontestablement à l’épanouissement du tourisme. Étant donné que le Maroc, en raison de sa diversité géographique, de ses paysages naturels et de ses villes historiques, est une destination privilégiée pour le tournage de films, le ministre affirme que le tourisme est capable de renforcer l’industrie cinématographique locale.
En matière de développement du tourisme national, il ajoute que les films tournés localement œuvrent pour l’amélioration de la visibilité de la destination. De même, il déclare que le budget des productions étrangères investi au Maroc est passé de 211 millions de dirhams en 2020 à plus de 933,7 millions de dirhams en 2022, soit une augmentation de 111 %.
Pour leur part, les courts métrages ont réalisé les plus grosses évolutions à hauteur de +964 %. Ce mouvement en termes de production audiovisuelle a permis au Maroc de réaliser près d’un milliard de dirhams, un chiffre qu’on pourrait voir se multiplier par trois ou quatre avec la mise en place de vols réguliers et d’une autoroute vers des zones comme Ouarzazate.
En guise d’un autre exemple, le ministre a parlé de la ville de Chefchaouen, qui est à présent « une destination très prisée par les Chinois, à tel point que la série télévisée “Lalla Manana” réalisée dans cette ville du Nord sera traduite en chinois ». « Nous avons demandé à notre ambassadeur à Pékin d’étudier les moyens pour traduire en chinois cette production nationale », ajoute-t-il.
Dans ce sens, la production d’une dizaine de longs métrages mondiaux au Maroc a permis de recevoir plus de 100 000 touristes, dont environ 90 % sont des touristes étrangers.