Cameroun: La compagnie Camair-Co va à la conquête du marché sous-régional

Camair-Co

Quelques mois après le grand retour après deux ans d’interruption de ses vols internationaux suite à l’irruption de la crise sanitaire liée au Covid-19, la Compagnie nationale de transport aérien du Cameroun (Camair-CO) annonce l’intensification de ses activités dans la sous-région.

C’est à Ndjamena, la capitale du Tchad que l’étoile « L’Etoile du Cameroun » compte lancer ses prochains vols et ce pour trois fréquences le 24 Avril prochain. Ces vols à destination du Tchad font suite à la reprise de la ligne de Libreville (Gabon) le 17 décembre 2021, à travers laquelle la compagnie nationale renouait avec l’espace africain, après avoir concentré les deux dernières années uniquement à la desserte du réseau domestique.

Pour rappel, Libreville, la capitale gabonaise constituait la première étape de ce retour dans le ciel africain après deux ans d’arrêt des vols internationaux de la compagnie. D’après les responsables de cette entreprise publique, la reconquête de l’espace aérien vise d’abord la couverture sous régionale, en l’occurrence, les pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), puis l’Afrique de l’Ouest.

Selon Financial Afrique cette compagnie fait face à d’énormes difficultés financières avec un endettement de plus de 30 milliards de FCFA, soit environ 56 millions de dollars. Selon notre source, plusieurs plans de restructuration dont celui du cabinet américain Boeing Consulting adopté il y a quelques années par les autorités et prévoyant d’injecter près de 60 milliards de FCFA (112 millions de dollars) sur cinq ans n’ont jamais été implémentés.

Cette intensification relance la concurrence de haut vol entre les compagnies aérienne dans le ciel africain qui est la région qui a connu la plus forte croissance (7%) en 2019, suivie par l’Amérique latine et les Caraïbes, avec une augmentation du nombre de passagers de 4,2% sur la même période  selon les données du Conseil international des aéroports (ACI). En phase de décollage, le trafic intracontinental croît en moyenne de près de 5,5% par an. Et ce trend devrait se poursuivre jusqu’en 2034.

Il faut noter que depuis la disparition de la première compagnie panafricaine Air Afrique en 2002, le trafic aérien passagers est assuré à 80% par les compagnies européennes et celles du Golfe. L’Ethiopian Airlines et Royal Air Maroc (RAM) ne captent qu’à peine 18% du trafic.