L’élargissement de la couverture au plus grand nombre demeure l’un des défis majeurs du secteur des assurances, a affirmé, mercredi à Casablanca, le président de la Fédération Marocaine de l’Assurance (FMA), Mohamed Hassan Bensalah.
« Les leçons tirées de la gestion du séisme d’Al Haouz plaident en faveur de l’obligation de certaines couvertures pour garantir une meilleure protection, notamment en ce qui concerne la Multirisque Habitation », a dit M. Bensalah à l’ouverture du 10ème rendez-vous de Casablanca de l’Assurance, initiée par la FMA, sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Sur ce même registre, le président de la FMA a estimé que « le temps est venu d’adopter l’obligation de la couverture des risques auxquels on expose son voisinage, à l’image d’un grand nombre de pays développés ».
Par ailleurs, M. Bensalah a relevé que plusieurs projets importants sont en cours de mise en œuvre, mais prennent du temps du fait de leur caractère transversale, précisant qu’il s’agit notamment de la dématérialisation de l’attestation de l’assurance automobile.
Et de poursuivre : « Un autre sujet nous tient également à cœur : la distribution. La refonte du livre 4 du Code des Assurances a bien avancée et devrait donner lieu à une réforme significative de ce sujet ».
A cet égard, M. Bensalah a insisté sur l’importance de rendre les réseaux d’agents plus résilients et plus entreprenants, de permettre aux courtiers de s’organiser de manière plus efficace et aux banques d’enrichir la gamme de produits qu’elles proposent.
Il est aussi essentiel de s’ouvrir à d’autres canaux de distribution, parfois disruptifs, en mesure d’adresser de nouvelles niches de clientèle, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le président de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), Abderrahim Chaffai, a affirmé que la multiplication des risques, qu’ils soient issus des bouleversements technologiques ou des changements climatiques, confronte le secteur des assurances à la nécessité de trouver un nouvel équilibre entre résilience et gestion des risques.
« Face à ces défis, une approche stratégique basée sur la concertation entre les acteurs du secteur et entre les pays s’avère essentielle. Les incertitudes politiques et économiques peuvent potentiellement entraver le développement du secteur, d’où l’importance d’adopter une approche proactive et de rester vigilants face aux événements imprévisibles », a-t-il préconisé.
Le renouvellement des pratiques renforce la solidité de l’assurance, consolidant ainsi la position du Maroc vis-à-vis des autres pays, d’autant plus que les récentes perturbations telles que l’inflation causée par la crise sanitaire et la sécheresse ont impacté le bilan du secteur, suscitant ainsi un vif intérêt pour la préservation du cadre financier, a fait valoir M. Chaffai.
L’ACAPS, a-t-il indiqué, travaille sur un dispositif de gestion des risques financiers liés aux enjeux climatiques, jugeant que la promotion des technologies est cruciale pour permettre aux assureurs de répondre aux besoins des assurés, tout en restant vigilants face aux risques de cyberattaques.
C’est dans cette dynamique que l’Autorité a lancé un projet d’instruction pour les assureurs afin de mettre l’accent sur la gestion des risques technologiques et souligner l’impératif de renouvellement du secteur, a noté M. Chaffai, ajoutant qu’au cœur de la mission de l’ACAPS réside la promotion de la résilience et de l’inclusion financière.
Événement clé pour le secteur de l’assurance et de la réassurance en Afrique, le rendez-vous de Casablanca de l’Assurance, qui se poursuit jusqu’au jeudi, se veut un espace de partage d’expériences et de points de vue sur des sujets d’actualité. À l’issue de la cérémonie d’ouverture de cet événement, le président de la FMA, Hassan Bensalah, et le président du Conseil d’Administration de l’Emirates Insurance Association (EIA), Khaled Al-Badi, ont signé une convention technique portant sur le partage d’expériences et d’autres actions qui ont pour vocation d’améliorer l’industrie de l’assurance au Maroc et aux l’EEAU.