Les partis d’opposition en Afrique du Sud ont vivement critiqué le budget 2024, présenté mercredi devant le Parlement, fustigeant l’absence de plan de croissance économique et la gouvernance du parti au pouvoir, le Congrès National Africain (ANC).
«Le budget 2024 est une autre indication d’un gouvernement de l’ANC paniqué qui n’a aucun plan pour accélérer la croissance économique, résoudre les pannes d’électricité incessantes, stabiliser la dette, maîtriser les dépenses galopantes, soutenir les Sud-africains vulnérables et lutter contre la corruption», a déclaré le principal parti de l’opposition, l’Alliance Démocratique (DA).
Le responsable financier du parti, Dion George, a souligné que le gouvernement a encore ajusté ses prévisions de croissance pour cette année à la baisse à 0,6 %, ce qui a un impact significatif sur la collecte des recettes et les fonds disponibles pour la prestation de services, précisant que les recettes sont inférieures de 3 milliards de dollars (56 milliards de rands) aux prévisions à la même période de l’année dernière.
Déplorant une absence notable de plan de sauvetage direct des entreprises publiques en difficulté, il a fait constater que les délestages et la crise dans le secteur logistique ont eu un impact significatif sur la génération de revenus.
«Les revenus générés par le secteur minier ont diminué de 39,2 %, tandis que ceux générés par le secteur manufacturier ont diminué de près de 6 %», précise-t-il.
Idem pour Wouter Wessels, député du parti Freedom Front Plus, qui a déclaré qu’il n’y a pas de lueur d’espoir dans le sombre nuage budgétaire de l’Afrique du Sud.
«La dette publique globale pour 2024-2025 devrait grimper jusqu’à 290 milliards de dollars (5.500 milliards de rands) avec des coûts de financement s’élevant à environ 20 milliards de dollars (380 milliards de rands), soit plus d’un milliard de rands par jour,» a-t-il relevé.
Il a expliqué qu’en plus de cela, «la masse salariale du gouvernement s’élève à 754 milliards de rands sur un budget total de 2,37 billions de rands».
«Le taux minimum universel d’imposition des sociétés qui serait introduit au cours des prochaines années serait préjudiciable à la croissance des entreprises et éroderait la confiance des investisseurs», a-t-il estimé, notant qu’un taux d’imposition de 15 % sera imposé aux entreprises multinationales dont le chiffre d’affaires annuel dépasse 750 millions d’euros (environ 15 milliards de rands).
Quant au président du parti «ActionSA», Herman Mashaba, il a qualifié le budget 2024 de «sans intérêt».