Afrique du Sud: les problèmes de santé mentale aggravés par les inégalités économiques

Les problèmes de santé mentale en Afrique du Sud ont pris une ampleur inquiétante durant les dernières années, à cause des inégalités économiques exacerbées par le ralentissement économique, le chômage, la baisse des revenus et l’endettement, a indiqué mardi l’experte Karabo Mokgonyana.

«Les inégalités économiques se traduisent souvent par un accès inégal aux services de santé, y compris aux soins de santé mentale», a déclaré dans une tribune Mme Mokgonyana, praticienne du droit et du développement humain, notant que l’économie sud-africaine continue d’être confrontée à des défis importants qui affectent profondément la vie quotidienne des citoyens, notamment en termes de pouvoir d’achat et de coût de la vie.

À cet égard, elle a rappelé que l’économie affiche depuis longtemps une croissance limitée, avec un PIB qui peine à dépasser 1 à 2 % par an, reflétant des faiblesses structurelles telles qu’une forte dépendance à l’égard des exportations de matières premières qui rendent le pays vulnérable aux fluctuations du marché mondial.

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«Une inflation élevée, dépassant souvent la fourchette cible de 3 à 6 % fixée par la Banque de réserve sud-africaine, érode davantage le pouvoir d’achat, rendant les biens et services quotidiens de plus en plus chers», a-t-elle expliqué.

De même, elle a signalé que le taux de chômage reste alarmant (33 %), les jeunes étant les plus affectés avec plus de 60 %. «Cette situation désastreuse se traduit par une réduction des revenus des ménages, une dépendance accrue à l’égard des aides sociales et une forte pression financière sur les employés qui soutiennent souvent des familles élargies», a-t-elle déploré.

Par ailleurs, Mme Mokgonyana a noté que la corruption reste un problème omniprésent qui aggrave les défis sociaux des catégories les plus vulnérables, avec les fonds destinés aux services publics, tels que la création d’emplois et l’éducation, étant souvent détournés, réduisant la qualité et la disponibilité de ces services essentiels.

«L’accès à des soins de santé et à une éducation de qualité est inégal, les services publics étant souvent sous-financés et surchargés et les services privés restent hors de portée pour la plupart, en raison de leurs coûts élevés», a-t-elle poursuivi.

«Cette lutte constante peut conduire à un stress chronique, qui constitue un facteur de risque majeur de dépression et d’anxiété. La faim et le stress de ne pas savoir d’où viendra le prochain repas peuvent gravement affecter le bien-être mental», a-t-elle souligné.