Afrique du Sud : Le manque de cohésion sociale risque d’accroître les troubles sociaux

Le manque de cohésion sociale en Afrique du Sud, risque d’accroître la violence, le mécontentement des populations et les troubles sociaux comme ceux de juillet 2021 qui ont dévasté les régions de KwaZulu-Natal et de Gauteng, ont averti lundi des experts.

«Il est extrêmement important de protéger la cohésion sociale, mais pour y parvenir, le pays a besoin d’un gouvernement fonctionnel», a déclaré Alex van den Heever, professeur de gouvernance au sein de l’université du Witwatersrand, à Johannesburg.

Pointant du doigt le problème de la corruption galopante qui affecte le pays, il a signalé que le gouvernement doit veiller à ce que les fonds publics soient dépensés effectivement sur les infrastructures et les services, plutôt que de servir les intérêts personnels de certains individus.

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L’expert a souligné, également, la nécessité de prendre des mesures tangibles en vue d’assurer la stabilité dans les centres urbains et d’éviter une segmentation sociale plus profonde, qui pourrait entrainer une augmentation des violences et de la criminalité.

Même son de cloche chez Anthony Turton, spécialiste en ressources hydriques, qui a mis en garde contre le mécontentement croissant des citoyens face à la détérioration des prestations de services de base, notamment en ce qui concerne l’approvisionnement en eau potable.

«Les pénuries d’eau actuelles en Afrique du Sud risquent d’entraîner des troubles sociaux en déstabilisant l’économie du pays, qui ne peut fonctionner sans un approvisionnement en eau adéquat», a-t-il mis en grade.

Soulignant que l’Afrique du Sud est confrontée à une crise nationale de l’eau, il a estimé que le pays dispose de suffisamment de ressources hydriques, mais peine à gérer son approvisionnement, ce qui entraîne des pénuries dans certaines régions du pays.

«Près de la moitié de l’eau provenant des fournisseurs en vrac en Afrique du Sud n’atteint pas le consommateur final en raison de fuites, de vols et de défaillances des infrastructures», a-t-il expliqué.

L’Afrique du Sud avait connu, en juillet 2021, les pires émeutes et violences de son histoire postapartheid, faisant plus de 350 morts dans les provinces de KwaZulu-Natal et Gauteng, ainsi que des dégâts énormes estimés à plus de trois milliards de dollars.