Afrique du Sud: La présidente démissionnaire du Parlement arrêtée pour corruption

La présidente démissionnaire de l’Assemblée nationale sud-africaine, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, s’est rendue jeudi matin à un commissariat de police à Pretoria dans le cadre d’une enquête pour corruption et de blanchiment d’argent qui remonte à l’époque où elle était ministre de la Défense.

Mercredi, Mme Mapisa-Nqakula a annoncé sa démission de son poste, affirmant que cette décision a été prise pour consacrer ses efforts à gérer l’enquête récemment annoncée à son encontre par les forces de l’ordre du pays.

Selon le porte-parole du Ministère public sud-africain, Henry Mamothame, la mise en cause devrait comparaitre devant un tribunal de Pretoria plus tard dans la journée.

Présidente du Parlement depuis 2021 et membre du Comité exécutif national (NEC) du Congrès national africain (ANC au pouvoir), Mme Mapisa-Nqakula devrait faire face à 12 chefs d’accusation de corruption et de blanchiment d’argent impliquant 239.000 dollars (4,5 millions de rands).

Après une descente de la police à son domicile de Johannesburg le mois dernier, on s’attendait à ce qu’elle se rende à la police, mais elle a refusé de le faire avant que l’État ne remette le dossier d’accusation à ses avocats.

Mme Mapisa-Nqakula avait accusé l’Autorité nationale des poursuites pénales (NPA) d’avoir utilisé des tactiques d’apartheid contre elle et d’avoir divulgué des informations sur son cas, la soumettant ainsi à un procès médiatique.

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Par ailleurs, l’ex-présidente du Parlement devait faire face à une motion de censure. La vice-présidente de l’institution législative, Lechesa Tsenoli, a accédé à une demande du chef de file de l’Alliance démocratique (DA-opposition), Siviwe Gwarube, proposant la destitution de Mme Mapisa-Nqakula de son poste au Parlement.

M. Gwarube a cité diverses allégations de conduite inappropriée dans la motion, qui a été soumise la semaine dernière aux termes de l’article 54(2) de la Constitution.

Les accusations portées contre la présidente du Parlement sud-africain auraient été formulées dans une déclaration sous serment soumise à la Direction des enquêtes par Nombasa Ntsondwa-Ndhlovu, le propriétaire de la compagnie «Umkhombe Marine».

Ntsondwa-Ndhlovu avait révélé dans son affidavit qu’elle avait donné des liasses d’argent à Mapisa-Mqakula à 10 reprises entre novembre 2016 et juillet 2019. L’entreprise de fret et de logistique aurait obtenu, en contrepartie, 210 millions de rands des appels d’offres des Forces de défense sud-africaines (SANDF) en 2019.