Yassine Chraibi
Abderrahim El Hafidi, directeur général de l’ONEE, a mis en lumière le fait que le Royaume bénéficie d’un réseau de distribution surpassant les besoins locaux, avec notamment 257 000 km pour la ligne basse tension et 100 000 km pour la ligne haute tension. Il a également souligné que l’interconnexion du Maroc avec le marché européen constitue un gage de progrès et assure la sécurité des lignes électriques marocaines.
Le directeur général de l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable (ONEE) a relevé que le Royaume a réalisé d’importants progrès dans divers secteurs de l’économie nationale, grâce à l’énergie électrique. Depuis l’indépendance, et particulièrement depuis 2009, année charnière où il a fallu réviser notre modèle de souveraineté énergétique et de rentabilité du kilowattheure, le Maroc a connu une accélération significative de son modèle électrique.
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El Hafidi a affirmé que, compte tenu des infrastructures mises en place le long de la façade Atlantique, le Maroc, en tant que porte de l’Afrique vers l’extérieur, a construit 30 000 km de lignes haute et très haute tension depuis son indépendance. Grâce à ce réseau électrique, nous sommes interconnectés à l’Europe. Cette connexion synchrone permet que l’électricité produite au Maroc puisse être consommée au Portugal ou en Espagne.
« L’électron n’a pas de frontière », a déclaré M. El Hafidi. Grâce à nos réalisations en matière d’interconnexion, nous avons atteint une capacité de 2100 mégawatts avec l’Espagne et envisageons une ligne de 1000 mégawatts avec le Portugal. Nous avons des ambitions pour étendre notre réseau jusqu’au Sahel. C’est un réseau d’une puissance exceptionnelle en termes de stabilité, et nous maîtrisons parfaitement nos opérations. Aujourd’hui, l’électricité est un moteur essentiel pour l’opérationnalisation de toutes les infrastructures et pour la mise en œuvre de la vision royale sur le versant Atlantique.
Il a ajouté que l’intégration du Maroc dans le réseau européen confère une grande crédibilité au pays. D’ici 2030, les lignes de haute tension devraient atteindre 40 000 km. Le Royaume s’apprête à introduire dans le marché national une nouvelle technologie disruptive, la HVDC, qui représente des autoroutes électriques sans péage. Avec une ligne HVDC de 3000 mégawatts, le Maroc dispose d’un potentiel énorme. De plus, le coût du kilowattheure a considérablement diminué.
El Hafidi a également souligné le rôle crucial du système électrique, une initiative de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. La décision prise en 2009 en faveur des énergies renouvelables porte aujourd’hui ses fruits. Le Royaume produit de l’électricité à bas coût dans des centrales solaires et, grâce aux éoliennes situées dans les couloirs de vent au sud du Maroc, avec un facteur de charge dépassant 6000 heures par an, il opérationnalise des infrastructures de base stratégiques.
En outre, M. Abderrahim El Hafidi a mentionné le désenclavement des pays du Sahel grâce à l’interconnexion du Maroc avec la Mauritanie, et l’alimentation de la ville de Dakhla avec une ligne de 400 kilovolts. Face à l’augmentation de la demande électrique à Dakhla et aux défis posés par la sécheresse endémique, le Royaume a pris des décisions courageuses. Le dernier projet développé à Casablanca représente plus de 65% de la charge.
Pour conclure, M. El Hafidi a fait référence à l’hydrogène, qualifié de molécule miracle. L’hydrogène, obtenu par électrolyse de l’eau, ne sera pas exporté en raison de difficultés liées à sa masse volumique. Cependant, le Maroc a aujourd’hui besoin de l’hydrogène pour la production de fertilisants, notamment l’ammoniac, qui peut être utilisé dans les engrais et pour la combustion afin de produire de l’énergie électrique.