Lors de la 27ème édition de l’enquête CEO Survey, l’accent est mis sur le regain de confiance des dirigeants marocains quant à la confiance de l’économie marocaine malgré un contexte géopolitique évoluant en eaux troubles.
La 27ème édition de l’enquête annuelle de PWC, CE Survey, questionne les dirigeants marocains sur leur rapport avec la conjoncture économique marocaine, ils ont retrouvé la confiance sur l’économie marocaine avec une estimation d’environ 90% en 2024 contre 29% l’année dernière même s’ils restent dubitatifs quant au potentiel de croissance dans le futur.
D’autres facteurs ont émergé quant aux menaces sur l’économie marocaine, avant les acteurs économiques avaient peur de l’inflation, aujourd’hui ils ont peur des risques de cyber attaques qui menacent la stabilité et la sécurité économique du pays. Il y a l’émergence de la menace cyber qui est à prendre au sérieux, en effet, pour les entreprises de données, les risques cyber constituent une menace quant à la sécurité de leurs données.
Environ 46% des dirigeants marocains prévoient la disparition de leurs entreprises dans les 10 ans, si le modèle opérationnel ne change pas, du coup, pour remédier à cette problématique les dirigeants optent pour la croissance externe tels que des joint-ventures (coentreprises), formation d’alliances, de partenariats ou l’internationalisation, explorer de nouveaux marchés à l’international.
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Le principal vecteur externe de transformation pour les 3 prochaines années est le changement technologique selon les 56% des dirigeants marocains. Ensuite arrive l’environnement réglementaire qui constitue un obstacle pour les dirigeants de mener une transformation de leur entreprise. L’environnement réglementaire au Maroc constitue en même temps un levier de transformation pour les entreprises marocaines mais aussi un frein à leur transformation. Cette dualité explique la complexité de l’environnement réglementaire au Maroc.
Une nouvelle technologie disruptive va transformer le paysage économique marocain qui est l’Intelligence Artificielle, ce levier de transformation va profondément refonder les entreprises marocaines à l’ère du numérique.
Les dirigeants marocains restent en majorité confiants quant à l’évolution positive de la conjoncture économique, même si l’inflation prédomine une menace quant à la santé économique du pays, ils ont plus confiance en l’économie. Enfin, le risque géopolitique, est un paramètre à prendre au sérieux, on l’a vu avec le conflit au Moyen-Orient opposant Israël au Hamas ainsi que la guerre intra-européenne Russo-Ukrainienne, le dirigeant ne peut plus établir un plan d’action sur 5 ans, c’est devenu impossible, il doit naviguer à vue et évaluer au fur et à mesure la situation globale des interactions mondiales.
Il y a aussi une prise de conscience quant à la nécessité de prendre en compte le changement climatique avec une hausse de 200% de la prise en compte du risque de changement climatique auprès des dirigeants pour les 3 prochaines années. Les critères ESG sont un nouveau paramètre à intégrer dans la politique de l’entreprise, Il est communément admis que la performance ESG affecte la valeur financière de l’entreprise selon les acteurs du monde financier.
Il en ressort de ces données le pragmatisme des dirigeants marocains qui ont intégré l’Intelligence Artificielle et le changement climatique dans les paramètres de transformation de leurs entreprises. Aujourd’hui, le dirigeant doit évoluer tel un équilibriste conscient de la nécessité de transformer et de s’adapter au contexte géopolitique.
« Les entreprises marocaines sont nombreuses à considérer que le prochain chapitre de leur croissance externe s’écrira en dehors des frontières du Royaume. La confiance dans les perspectives économiques internationales et le souhait d’accélérer l’expansion via des opérations de croissance externe devraient permettre de matérialiser cette ambition à très court terme » selon Jonathan le Henry, Associé Strategy et Leader des activités strategy au Maghreb. Ces propos illustrent la politique d’expansion des entreprises marocaines en optant pour une croissance externe en faisant des acquisitions en dehors du Maroc à l’international par des Alliances, des joint-ventures… En effet, 63% des dirigeants marocains envisagent une croissance externe par une ou plusieurs acquisitions au cours des 3 prochaines années.