Le ministre sénégalais de l’Intérieur, Sidiki Kaba, a évoqué, jeudi à Dakar, une éventuelle reprise du processus électoral, au cas où le président de l’Assemblée nationale succèderait au chef de l’Etat, Macky Sall, à partir du 2 avril, la date marquant la fin du mandat du président sortant.
Le ministre affirme que ‘’c’est le président de l’Assemblée nationale qui devient automatiquement président de la République’’, à supposer que le Conseil constitutionnel serait amené à constater une ‘’vacance du pouvoir’’.
Il a fait cette déclaration deux jours après la clôture du dialogue national organisé par Macky Sall, préalablement au choix d’une date pour la tenue de l’élection présidentielle initialement prévue le 25 février.
Le président de l’Assemblée nationale Amadou Mame Diop, accédant ainsi aux plus hautes fonctions de l’État, sera alors ‘’tenu d’organiser l’élection dans un délai de soixante à quatre-vingt-dix jours, ce qui signifie qu’il n’y a plus de droits acquis’’, qu’il n’y a plus 19 candidats retenus à l’issue de la première phase de vérification effectuée par le Conseil constitutionnel, ‘’c’est la réouverture des candidatures’’, a-t-il précisé.
‘’Donc, tout le processus va reprendre, c’est ce qui va se passer si c’est le président de l’Assemblée nationale qui devient président de la République’’, a souligné M. Kaba.
Le ministre de l’Intérieur estime que ‘’dans ce cas de figure, les pouvoirs du président de l’Assemblée nationale seront aussi très limités’’.
‘’Il y a un certain nombre d’actions qu’il ne peut pas faire, et qui sont énumérées dans la Constitution. Son pouvoir principal reste l’organisation de l’élection présidentielle’’, a-t-il fait noter.
Les participants au dialogue national tenu lundi et mardi ont proposé que le chef de l’État convoque par décret les électeurs aux urnes, le 2 juin prochain, pour la tenue de l’élection présidentielle initialement fixée au 25 février dernier.
Ils ont également proposé que le président sortant, dont le mandat prend fin le 2 avril, puisse rester en fonction jusqu’à l’installation de son successeur.
Le dialogue national s’est tenu lundi et mardi derniers, sans la participation de 16 des 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
Le président sortant s’était notamment engagé, le 16 février, à ‘’pleinement exécuter’’ une décision du Conseil constitutionnel l’invitant à fixer une date pour l’élection présidentielle, après que la haute juridiction a constaté l’impossibilité de l’organiser le 25 février.
D’autre part, le chef de l’Etat s’est engagé hier mercredi lors d’une réunion du Conseil des ministres à soumettre au Conseil constitutionnel les conclusions et recommandations des travaux du dialogue national organisé lundi et mardi.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, a également réaffirmé jeudi qu’il partirait le 2 avril, date de l’expiration officielle de son mandat.
« Le Dialogue national a proposé le 2 juin 2024 comme nouvelle date des élections présidentielles au Sénégal. Je remercie les forces vives pour ces assises. Toutefois, je tiens à préciser que je quitterai mes fonctions au terme de mon mandat le 2 avril, comme je l’ai déjà indiqué », a écrit Macky Sall dans un message posté sur son compte X.