Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal annonce avoir mis à la disposition des différents candidats à l’élection présidentielle du 25 février prochain un mémorandum contenant sept propositions allant dans le sens de cultiver « la paix et le renforcement du vivre ensemble ».
« Etant donné le poids du religieux dans la vie des citoyens, dans leur bien-être et pour la préservation de la cohésion sociale légendaire du Sénégal, le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal met entre les mains de tous les candidats à l’élection présidentielle de 2024, sept propositions phares qui constituent des demandes unanimes des musulmans sénégalais », peut-on lire dans ce document du CUDIS.
Ce texte a été rendu public, jeudi, à Dakar, lors d’un atelier contre la « désinformation et le discours haineux pour préserver la paix et le meilleur vivre-ensemble au-delà de l’élection présidentielle ».
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Le mémorandum intitulé « Yobbalou candidat yi » (viatique des candidats, en wolof) insiste notamment sur la nécessité de « renforcer le vivre ensemble autour de nos propres valeurs pour affronter les nouveaux risques de déstabilisation ».
« Pendant longtemps, le Sénégal a joui d’une réputation de terre d’exception où le pluralisme des confessions et les particularismes des attachements doctrinaux rimaient avec harmonie et juste milieu. Les temps semblent changer […]. L’espace public sénégalais devient de plus en plus l’objet d’un travail de capture de la part de nombreux groupes qui s’y affichent de manière plus ou moins bruyante avec des projets plus ou moins structurés de re-façonnage de celui-ci selon leurs desseins propres », souligne le texte.
Pour y remédier, le CUDIS mise sur une refondation du système éducatif afin éviter une « société de confrontation », appelant à la création d’une école conçue et définie en rapport avec une société de synthèse, « à la croisée des traditions africaines endogènes et des influences arabe et française et qui fera l’objet d’un consensus national ».
Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal invite également les candidats à penser à intégrer dans les curricula de l’école publique « des contenus sur la base des enseignements des grandes figures religieuses du Sénégal », à travers des supports didactiques et médiatiques portant sur des thèmes de la paix, la tolérance, la diversité, la corruption, la bonne gouvernance, la citoyenneté, entre autres.
Outre la mise en place d’un mécanisme de « gestion prospective et réactive » des conflits à travers un « observatoire du vivre ensemble », le CUDIS recommande aux candidats de travailler sur un « plan spécial pour les daara », les écoles arabo-islamiques traditionnelles au Sénégal.
Les initiateurs de ce mémorandum sont d’avis que l’absence d’un cadre organisationnel et institutionnel formalisé est à l’origine de l’immixtion dans ce secteur de « faux daaras exploitant des jeunes talibés exposés à la mendicité dans les zones urbaines ».
Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal regroupe différentes sensibilités religieuses du Sénégal. Il a pour mission « la préservation de l’exceptionnalité du vivre ensemble sénégalais et la consolidation des fondements de la cohésion de la communauté nationale », renseignent ses statuts. »