Le Sénégal continue de faire face à un environnement « difficile avec des signes de tensions accrues » dans l’exécution du budget, a souligné Edward Gemayel, qui a conduit une équipe du Fonds monétaire international (FMI) au Sénégal du 9 au 16 octobre.
La mission a pour objectif de discuter des conclusions préliminaires du rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) sur les finances publiques couvrant la période 2019-2024 T1, ainsi que des perspectives budgétaires pour le reste de l’année, indique le FMI dans un communiqué.
M. Gemayel a relevé que le personnel du FMI « se félicite du rapport de l’IGF sur les finances publiques et de l’engagement du gouvernement en faveur d’une gouvernance solide et de la transparence budgétaire ».
Le texte souligne en outre que les conclusions préliminaires indiquent des révisions substantielles des données d’exécution budgétaire pour la période 2019-2023. Ces révisions, dit-il, sont principalement attribuables à des investissements financés par des emprunts extérieurs et des prêts contractés auprès des banques locales. En conséquence, poursuit le communiqué, le déficit budgétaire et la dette publique pour cette période sont désormais estimés significativement plus élevés que les chiffres précédemment rapportés dans les lois de finances et de règlement.
« Durant le processus de certification des conclusions de l’IGF par la Cour des comptes, le personnel du FMI continuera à travailler en étroite collaboration avec les autorités dans les semaines à venir pour évaluer l’impact macroéconomique et définir les prochaines étapes, notamment l’évaluation d’éventuelles erreurs de déclaration dans les programmes passés et en cours soutenus par le FMI », ajoute le communiqué.
«Le Sénégal continue de faire face à un environnement difficile, avec des signes de tensions accrues dans l’exécution du budget. Le manque à gagner en termes de recettes, identifié lors de la dernière visite des services, a été confirmé à fin septembre. Parallèlement, les dépenses sont restées élevées, principalement en raison d’une augmentation substantielle des dépenses d’investissement, comme le suggèrent les conclusions préliminaires du rapport de l’IGF. En l’absence de mesures décisives sur les dépenses, le déficit budgétaire devrait s’aggraver cette année, dépassant l’estimation précédente de 7,5 % du PIB », a prévenu M. Gemayel.
Le FMI presse le gouvernement de mettre en œuvre des mesures audacieuses et rapides pour assurer la viabilité des finances publiques et placer la dette publique sur une trajectoire décroissante, ainsi que des actions « stratégiques » pour renforcer la mobilisation des recettes domestiques en particulier à travers la rationalisation des exonérations fiscales et des efforts pour éliminer progressivement les subventions énergétiques et les transferts non essentiels.
Lors de son séjour, l’équipe du FMI a rencontré le Premier ministre, Ousmane Sonko, ainsi que d’autres responsables gouvernementaux et a eu aussi des « discussions productives » avec les partenaires au développement, selon le communiqué.
Avec MAP