Plus de 63 % des ménages sud-africains sont confrontés à l’insécurité alimentaire, la malnutrition en Afrique du Sud étant un défi permanent qui compromet directement le potentiel humain et le progrès social, révèle une nouvelle enquête nationale, publiée mercredi.
Les résultats de l’enquête nationale, menée par le Conseil de recherche en sciences humaines, ont été publiés à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation, célébrée le 16 Octobre de chaque année. Ils indiquent que parmi ce pourcentage effrayent se trouvent des familles avec des enfants de moins de cinq ans, pour qui la faim et la malnutrition sévère sont une réalité quotidienne.
Ce sombre scénario reflète une crise plus vaste : la malnutrition infantile, qui entrave le développement cognitif et les opportunités d’avenir d’une grande partie de la population sud-africaine, note l’étude, arguant que le coût humain de la malnutrition est considérable et que la prospérité future de l’Afrique du Sud dépend de la manière dont elle aborde ce problème aujourd’hui.
L’enquête soutient également que l’insécurité alimentaire ne se limite pas au manque d’accès à la nourriture, mais concerne également l’accès à des aliments nutritifs. Les conséquences sont dévastatrices : 23 % des enfants sud-africains vivent dans une pauvreté alimentaire sévère, selon l’Unicef, ce qui peut contribuer à des troubles cognitifs souvent irréparables.
Les recherches indiquent que l’insécurité alimentaire affecte négativement le développement, empêchant les enfants d’atteindre leur plein potentiel cognitif, physique et psychosocial.
En outre, 27 % des enfants de moins de cinq ans en Afrique du Sud souffrent effectivement d’un retard de croissance et d’émaciation en raison d’une malnutrition chronique, soulignent-elles. Et d’ajouter qu’à long terme, ces enfants sont confrontés à des obstacles plus importants en matière d’éducation et d’emploi, ce qui les enferme dans un cycle de pauvreté difficile à briser.
Cette fracture nutritionnelle ne concerne pas seulement les enfants d’aujourd’hui, mais constitue également un obstacle à la croissance future du pays. Une population qui n’a pas accès à une alimentation nutritive sera confrontée à des problèmes de santé, à des pertes de productivité et à une instabilité sociale, explique-t-on.
Un nouvel indice, publié par la même occasion, révèle aussi que la sécurité alimentaire en Afrique du Sud est à son point le plus bas depuis une décennie, tandis que la faim chez les enfants reste un problème majeur.
L’indice contient des statistiques choquantes et montre que 11,8 % des ménages ont déclaré consommer moins de nourriture que d’habitude en raison de contraintes économiques. Au niveau national, la disponibilité alimentaire est passée d’un pic de 2,8 tonnes d’aliments crus par personne et par an en 2017 à 2,6 tonnes en 2022, précise-t-on.
L’indice permet une compréhension plus approfondie de l’état de la sécurité alimentaire dans le pays, met en évidence les lacunes les plus importantes et contribue à une meilleure prise de décision.
Avec MAP