L’Afrique du Sud, l’un des pays les plus pollueurs au monde, s’est dotée, enfin lundi, d’une loi sur le changement climatique qui prévoit des mesures d’atténuation et d’adaptation.
Le projet de loi a été signé par le Président Cyril Ramaphosa après que le pays ait manqué pendant des années d’un mécanisme réglementaire obligeant les ministères à travailler en coopération pour lutter contre le changement climatique, bien qu’il soit signataire de l’Accord de Paris.
L’Afrique du Sud est l’un des 190 membres de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui sont parties à l’Accord de Paris, signé il y a huit ans.
La loi sur le changement climatique permettra l’alignement des politiques pour garantir que la transition du pays vers une économie et une société à faibles émissions de carbone et résilientes au changement climatique ne soit pas limitée par des contradictions politiques, a expliqué le porte-parole de la présidence, Vincent Magwenya.
Il a soutenu que la loi a pour objectif de renforcer la coordination entre les départements sectoriels nationaux et de fournir un cadre d’élaboration des politiques et de prise de décision, pour permettre à l’Afrique du Sud de respecter les engagements pris en matière de contributions déterminées au niveau national (NDC) dans le cadre de l’Accord de Paris.
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Les mesures d’atténuation constituent une réponse aux impacts qui se font de plus en plus sentir dans un certain nombre de secteurs, notamment les ressources en eau, l’agriculture et la production alimentaire, la santé humaine, la production d’énergie, les migrations, la gestion des catastrophes et la biodiversité, entre autres.
Selon des écologistes, ces impacts affecteront de manière disproportionnée les communautés pauvres et les groupes vulnérables et pourraient affecter la capacité de l’Afrique du Sud à atteindre ses objectifs de développement et de croissance économique, notamment la création d’emplois et la réduction de la pauvreté.
Le premier symposium du pays sur la résilience climatique, organisé du 15 au 17 juillet, a souligné que le changement climatique avait des conséquences économiques et que l’Afrique du Sud avait besoin de financements locaux et internationaux pour gérer sa transition juste.
«Le changement climatique est un problème économique autant qu’un problème scientifique, de justice sociale, de droits de l’homme et de développement. Il a un impact direct et matériel sur l’activité économique dans son ensemble, augmentant le coût des affaires, minant la compétitivité et freinant la croissance de l’emploi», ont indiqué des conférenciers.
L’Afrique du Sud est le pays du Groupe des 20 grandes économies où l’intensité de charbon est la plus élevée. Le pays dépend du charbon pour plus de 80 % de sa production d’électricité.