Plus de 80% des Malgaches sont pauvres, révèle le rapport annuel de l’évaluation des politiques et des institutions nationales de la Banque mondiale pour Madagascar, publié mardi.
Le rapport montre que 80,2% de la population du pays, en 2023, vivent en dessous du seuil de 2,15 dollars par jour, soit dans une situation de pauvreté totale.
La note attribuée à Madagascar dans cette évaluation est de 3,3 qui est «supérieure à la moyenne en Afrique subsaharienne», relève l’institution financière internationale qui précise que la population de la Grande île est alors estimée à 30,3 millions d’habitants.
Lire aussi : Maroc: 95 manifestations organisées en solidarité avec Gaza
Elle souligne de même que cette situation serait stable et n’a jamais évolué depuis 2017, arguant que la situation est particulièrement «inquiétante» dans le domaine de la gestion des institutions du secteur public, puisque «la note moyenne attribuée à la Grande île est de 2,7, soit une évolution au point +zéro+, pareillement comme dans la gestion économique du pays».
Pour la Banque mondiale, «La fragilité de la gouvernance exige des actions immédiates, notamment le renforcement du système juridique et judiciaire, l’application des droits de propriété et l’amélioration de la transparence et de la redevabilité dans les institutions du secteur public». En outre, la difficulté de garantir les droits de propriété foncière devient un obstacle majeur à la croissance inclusive et durable, note-t-elle.
L’institution relève, toutefois, que «la coordination entre la gestion de la dette et les politiques macroéconomiques a été solide», arguant que dans le domaine de la dette publique, la production de statistiques complètes, la stratégie annuelle de gestion et le cadre juridique clair pour les emprunts constituent des évolutions positives.
En parallèle, le pays a poursuivi la mise en œuvre de réformes visant à renforcer son cadre de politique monétaire et de change, indique le rapport.
Il précise que là où Madagascar a enregistré une évolution conséquente c’est au niveau des politiques structurelles, avec une note élevée de 3,3, grâce notamment au secteur du commerce, au secteur financier et au cadre réglementaire des entreprises.
En avril dernier, la Représentante résidente du PNUD, Natasha Van Rijn, a déclaré que Madagascar éprouve d’énormes difficultés à progresser vers la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD).
S’exprimant lors du lancement de l’initiative «Vitrana», Mme Van Rijn a indiqué que la Grande île peine toujours à atteindre les Objectifs de développement durable, en raison de plusieurs facteurs contraignants.