Afrique du Sud: le pillage met en péril les infrastructures critiques

Les infrastructures critiques de l’Afrique du Sud sont menacées par le fléau du pillage et du vol qui a pris des dimensions préoccupantes durant les dernières années, indique vendredi un rapport de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC).

«Chaque jour en Afrique du Sud, des éléments criminels pillent le cuivre partout où ils peuvent le trouver, y compris les routes, les maisons, les chantiers de construction et les mines», souligne le rapport intitulé «L’économie illicite du cuivre en Afrique du Sud».

Il ajoute que le vol de cuivre qui affecte les infrastructures du pays déjà délabrées nuit gravement à la capacité des entreprises publiques et des administrations à assumer pleinement leur rôle et à fournir les services de base nécessaires aux citoyens.

Selon l’experte Jenni Irish-Qhobosheane, qui a rédigé le rapport, le vol de cuivre en Afrique du Sud est un crime transnational avec des acheteurs étrangers en tête de la chaîne d’approvisionnement, ce qui nécessite une approche intergouvernementale pour y mettre fin.

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«Les ferrailleurs fondent souvent le cuivre volé en lingots ou en granulés qui, jusqu’à récemment, n’exigeaient pas de permis d’exportation», a-t-elle ajouté, notant que les acheteurs peuvent détruire toute marque d’identification avant de revendre le produit sur le marché intérieur.

L’ampleur du problème est reconnue par le gouvernement qui peine à y remédier. Le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan, a déclaré récemment au Parlement que 4.633 km de câbles en cuivre ont été pillés entre 2020 et fin octobre 2023.

La compagnie publique d’électricité «Eskom» a fait savoir que le vol de cuivre coûte jusqu’à 380 millions de dollars par an (7 milliards de rands), en plus de 100 millions de dollars (2 milliards de rands) supplémentaires pour remplacer les câbles volés. Ceci sans compter les pertes provoquées par les perturbations de l’approvisionnement en électricité au sein des entreprises, a-t-elle ajouté.

Idem pour la compagnie publique de logistique et des chemins de fer «Transnet» qui a signalé que 1121 km de câbles ont été volés en 2023, soit huit fois plus par rapport à 2019.

Quant à la société des télécommunications «Telkom», elle a fait état de 1.321 km de câbles volés entre 2018 et 2022, coûtant 60 millions de rands annuellement et affectant les services fournis à des milliers de clients.

Avec FAAPA