Les habitants de Soweto, un immense township situé au sud-ouest de Johannesburg, sont affectés par les décharges minières et les poussières toxiques qui polluent les terres et les rivières, a averti jeudi une nouvelle étude.
«Le drainage minier acide des 278 mines abandonnées et des 200 décharges minières de Johannesburg comprend de l’uranium (un métal radioactif), de l’arsenic toxique, du cuivre, du cobalt, du nickel, du plomb et du zinc», a déclaré le professeur Lesego Khomo, co-auteur de l’étude.
Rappelant que les mines d’or de Johannesburg laissent échapper depuis 140 ans des eaux usées contaminées par des métaux lourds, il a noté que le drainage minier acide peut polluer les terres et les sources d’eau jusqu’à 20 kilomètres d’une mine, à moins qu’il ne soit assaini par les sociétés minières.
«La contamination se propage à travers les réseaux alimentaires et empoisonne l’eau des rivières, les plantes et les animaux», a-t-on déploré, signalant que les habitants de Soweto dépendent de leurs petits potagers pour compléter leurs revenus et répondre à leurs besoins nutritionnels.
M. Khomo a de même fait savoir que les recherches effectuées montrent que le drainage minier acide a contaminé les ruisseaux, les sources d’eau d’irrigation et, par la suite, le sol des terres adjacentes à la rivière Klip, qui coule au sud et à l’ouest de Soweto.
«À des doses très légères, l’exposition aux métaux lourds contenus dans le drainage minier acide peut provoquer une déshydratation et des douleurs abdominales. En cas d’exposition grave, des malformations congénitales, des lésions cérébrales, des cancers et des fausses couches peuvent en résulter», a-t-il mis en garde.
L’universitaire a relevé, en outre, que les mines abandonnées devraient être légalement démantelées, alors que les communautés vivant à proximité des décharges minières doivent être relocalisées.