Afrique du Sud: la coalition entre l’ANC et la DA risque d’être instable (S&P)

Un gouvernement de coalition en Afrique du Sud composé du Congrès national africain (ANC) et de l’Alliance démocratique (DA) pourrait s’avérer instable en raison des divergences internes au sein du parti historique du pays, a indiqué jeudi l’Agence de notation S&P Global Ratings.

Le parti de Nelson Mandela a perdu, pour la première fois depuis 30 ans, sa majorité à l’Assemblée nationale en n’obtenant que 40% des suffrages exprimés lors des dernières élections législatives. Affaibli lors de ce scrutin très disputé, l’ANC a été contraint de nouer des alliances avec d’autres partis politiques pour former un gouvernement de coalition.

« Il n’y a pas de consensus complet au sein de l’ANC pour gouverner avec la DA », a déclaré Frank Gill, directeur général de S&P et responsable de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA) pour les notations souveraines, lors d’un webinaire.

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Il a également souligné que le prochain gouvernement sera confronté à de nombreux défis, notamment budgétaires, pour continuer de mettre en œuvre les réformes nécessaires à redynamiser une économie en perte de vitesse.

Historiquement, l’ANC et la DA ont eu des points de vue divergents sur les politiques économiques clés, tels que l’autonomisation économique des Noirs et les dépenses de santé publique, ce qui a incité certains membres de l’ANC à s’opposer à un rapprochement.

Un gouvernement instable pourrait constituer un risque pour le pays, qui peine à maîtriser sa dette et à augmenter ses revenus en raison d’une croissance économique atone, d’un chômage très élevé et de demandes croissantes en matière fiscale.

Dans sa dernière note de conjoncture, Fitch a souligné que la prochaine configuration du gouvernement sud-africain, qui devrait émerger à l’issue des négociations politiques en cours, pourrait avoir des implications significatives sur le profil de crédit du pays.

Selon des experts sud-africains, les investisseurs et le monde des affaires s’inquiètent alors que de nouveaux bouleversements des marchés financiers se profilent au lendemain des élections législatives du 29 mai.