Afrique du Sud : des ONG utilisées comme couverture pour financer le terrorisme (rapport)

L’Afrique du Sud court le risque d’exploitation des organisations non gouvernementales (ONG) comme couverture pour financer des activités terroristes, révèle un rapport d’évaluation des risques publié vendredi.

«Malheureusement, les collectes de fonds caritatives en Afrique du Sud ont parfois été utilisées pour couvrir le financement du terrorisme», souligne le rapport, notant que le détournement des ressources pour financer des activités terroristes porte atteinte à la réputation de l’ensemble du secteur des ONG et à la confiance des institutions financières et des donateurs.

«Le secteur des organisations à but non lucratif joue un rôle essentiel dans la société sud-africaine, en apportant secours et soutien aux groupes de population dans le besoin, souvent dans des circonstances et des régions difficiles», relève le document.

Lancé le 19 avril, le rapport est le fruit d’un effort de collaboration entre des partenaires gouvernementaux, dont le Centre de renseignement financier (FIC), le Service sud-africain des recettes (SARS) et le ministère du Développement social (DSD), et des organisations des secteurs public et privé.

L’évaluation des risques a identifié cinq menaces possibles de financement du terrorisme à travers des ONG. Il s’agit de l’État islamique et ses affiliés en Afrique, du groupe Al-Shabab, des groupes terroristes nigérians, dont Boko Haram et Mend, les extrémistes de droite nationaux et Al-Qaïda.

L’évaluation des risques sectoriels s’aligne sur celle du Groupe d’action financière (GAFI), un organisme intergouvernemental qui fixe des normes et des mesures mondiales pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il en résultera des mesures ciblées, proportionnées et fondées sur les risques pour atténuer les risques identifiés pour le secteur des ONG.

En tant que membre du GAFI, l’Afrique du Sud est tenue de respecter ces normes.

L’évaluation des risques sectoriels s’aligne également sur le plan d’action de suivi de l’Afrique du Sud pour lutter contre la mise sur liste grise par le GAFI en 2023. Les normes mondiales du GAFI nécessitent que les pays identifient et évaluent périodiquement les risques de financement du terrorisme auxquels les organisations qui lèvent ou déboursent des fonds sont exposées.