La récente vague de meurtres perpétrés contre des femmes en Afrique du Sud représente une réalité profondément troublante et un affront à la société nouvelle que le pays veut construire, a indiqué lundi le président sud-africain, Cyril Ramaphosa.
«Il n’y a pas de place dans la société sud-africaine pour la violence sexiste», a dit Ramaphosa dans sa newsletter hebdomadaire, qualifiant les féminicides que connait le pays d’«actes choquants d’inhumanité».
Il a, dans ce sens, mis l’accent sur la nécessité de renforcer le système judiciaire sud-africain et veiller à ce que les auteurs de ces crimes soient poursuivis et condamnés pour leurs actes criminels, appelant les jeunes en particulier à s’engager dans la lutte contre la violence sexiste.
«Si nous ne mettons pas fin à cette guerre menée contre les femmes sud-africaines, le rêve d’une nouvelle société restera toujours inaccessible», a-t-il signalé.
Ramaphosa, avait condamné, samedi, la hausse des meurtres de femmes et d’enfants dans son pays, notant que l’Afrique du Sud a enregistré également, depuis le début du niveau 3 d’alerte à la pandémie du Coronavirus le 1er juin, une hausse des violences conjugales.
«Selon les services de police, les crimes violents, en particulier les meurtres, ont connu une hausse importante », a ajouté le chef d’Etat sud-africain, appelant à comprendre les facteurs qui alimentent cette tendance inquiétante.
Ramaphosa n’a pas fourni de chiffres sur cette hausse, mais les médias sud-africains ont rapporté dernièrement de nombreux cas de meurtres de femmes et d’enfants dans le pays.
Le président sud-africain a, d’autre part, fait remarquer que l’Afrique du Sud enregistre l’un des niveaux les plus élevés de violences conjugales. Plus de 50 pc des femmes sud-africaines sont victimes de violences conjugales, a-t-il dit.
Comptée parmi les pays le plus industrialisés du continent africain, l’Afrique du Sud est célèbre pour faire partie des nations à risque de la planète, enregistrant des taux de criminalité très élevés.
D’après des chiffres fournis par les autorités sud-africaines, la période 2018-2019 a enregistré jusqu’à 21.022 meurtres, soit 58 personnes tuées chaque jour.
L’une des grandes causes de cette hausse aussi effrayante de la criminalité est la misère, qui touche particulièrement les populations noires, longtemps cantonnées dans des conditions de pauvreté extrême par l’ancien régime de l’apartheid.
