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Les restrictions de voyage américaines visent plusieurs pays africains

En décrétant mercredi 4 juin une interdiction de voyager pour les ressortissants de 19 pays, Donald Trump ravive le spectre de ses premières années de présidence. Ce nouveau décret présidentiel, qui prendra effet le 9 juin, cible spécifiquement plusieurs États africains, dont le Tchad, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Guinée équatoriale, l’Érythrée, le Congo, la Sierra Leone et le Burundi.

Ce “travel ban” massif, officiellement justifié par la “sécurité nationale”, marque un durcissement inédit de la politique migratoire de l’administration Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier dernier. Selon la Maison Blanche, ces pays présentent des “vulnérabilités systémiques en matière de sécurité et de renseignement”, un argument sécuritaire régulièrement invoqué par Washington, mais rarement étayé de preuves publiques.

La mesure rappelle immanquablement le premier décret d’interdiction de voyager promulgué en 2017, qui visait alors principalement des pays à majorité musulmane. À l’époque, la Somalie, la Libye et le Soudan figuraient déjà sur la liste noire de l’administration américaine. Cette fois-ci, la portée géographique s’élargit encore, frappant notamment des États qui ne faisaient pas partie des précédentes interdictions, comme la Guinée équatoriale et le Burundi.

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Pour de nombreux observateurs africains, cette décision traduit un retour à une approche stigmatisante de la mobilité internationale, perçue comme une attaque contre des pays déjà fragilisés par des crises multiples. Des diplomates de la région redoutent que cette mesure vienne aggraver l’isolement de certains de ces États, affectant les échanges économiques et les liens culturels avec les communautés africaines vivant aux États-Unis.

Dans un climat électoral déjà tendu, la décision de Donald Trump semble poursuivre un double objectif : galvaniser une partie de l’électorat conservateur à travers une rhétorique sécuritaire et durcir les conditions d’entrée sur le sol américain pour des ressortissants de pays jugés vulnérables. Les réactions des chancelleries africaines ne se sont pas fait attendre : plusieurs d’entre elles dénoncent une mesure discriminatoire, qui risque d’alimenter les tensions diplomatiques et de freiner les échanges.

En Afrique, les restrictions imposées aux ressortissants de ces neuf pays suscitent des inquiétudes quant aux retombées concrètes sur les communautés concernées, notamment les étudiants et les travailleurs en mobilité. Pour certains, cette décision ravive les craintes d’un retour aux pratiques de l’ère Trump, marquées par des décrets-chocs et un climat de méfiance à l’égard de certaines régions du monde.

Si les associations de défense des droits civiques aux États-Unis envisagent déjà de nouvelles actions en justice, la question se pose de savoir si les contestations aboutiront à une suspension de la mesure, comme cela avait été le cas pour le “travel ban” de 2017. Dans l’intervalle, cette nouvelle offensive américaine contre la mobilité des ressortissants africains risque de redéfinir les rapports entre Washington et le continent, à un moment où les enjeux géopolitiques et migratoires sont plus que jamais imbriqués.

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