Portées par une rentabilité en hausse, une solidité financière renforcée et une capacité croissante à financer l’économie, les banques marocaines s’imposent comme des acteurs majeurs de la relance africaine. L’agence Fitch Ratings prévoit une expansion significative de leur influence sur le continent, confortée par des indicateurs financiers solides et une stratégie d’intégration régionale assumée.
Les banques marocaines, bénéficiant d’une meilleure rentabilité, d’une capitalisation renforcée et de profils de financement solides, sont bien positionnées pour saisir d’importantes opportunités de croissance en 2025-2026 et de jouer un rôle clé dans la relance économique africaine, indique Fitch Ratings dans un rapport dédié aux sept principales banques du pays.
Les résultats publiés par l’agence soulignent que les sept principales banques marocaines ont enregistré une croissance de 22 % en 2024, malgré un contexte marqué par la hausse du coût du risque. Cette rentabilité a été portée par la bonne performance des revenus obligataires, l’amélioration de la marge nette d’intérêt et une gestion rigoureuse des charges. D’où la place prépondérante prédite aux banques marocaines.
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Dans un autre sens, Fitch Ratings estime que les grands projets d’infrastructure pourraient nécessiter plus de 100 milliards de dollars de financement entre 2025 et 2030, soit 61 % du PIB de 2024. Cette demande soutiendra la croissance du crédit, attendue autour de 5 % dans les prochaines années, voire plus élevée pour les banques exposées aux risques d’entreprise. Ce scénario n’intègre pas l’éventuelle mise en place d’un marché secondaire pour les créances douteuses, qui, s’il voit le jour, permettrait de libérer des capitaux pour financer cette croissance.
Le rapport souligne également que le financement et la liquidité demeurent des atouts majeurs pour le secteur bancaire. Les banques s’appuient principalement sur des dépôts clients à faible coût, stimulés par les mesures d’amnistie fiscale de 2024, qui ont permis de réinjecter dans le système financier des liquidités auparavant non déclarées. Ce financement solide et cette liquidité adéquate continueront de soutenir les plans d’expansion des banques.
L’agence prévoit également une amélioration du contexte économique, tant au Maroc que sur certains marchés d’Afrique subsaharienne, ce qui pourrait faciliter les reprises sur provisions et le recouvrement de créances, libérant ainsi de nouvelles capacités de financement.
Grâce à des bases financières solidifiées et à un contexte plus favorable, les banques marocaines disposent aujourd’hui de meilleures capacités pour soutenir la croissance économique du continent africain.
Historiquement, les banques marocaines ont fonctionné avec des réserves de fonds propres proches des exigences réglementaires minimales, limitant parfois leur croissance. Toutefois, une rentabilité accrue et des émissions récentes de dette subordonnée ont renforcé leur capitalisation, leur offrant désormais une marge de manœuvre plus confortable, selon Fitch Ratings.