Le Soudan suspend ses relations avec le bloc régional d’Afrique de l’Est

Le gouvernement soudanais a suspendu mardi ses relations avec le bloc régional d’Afrique de l’Est qui tentait de servir de médiateur entre l’armée du pays et une puissante force paramilitaire rivale, accusant l’organisme de violer la souveraineté du Soudan en invitant le chef paramilitaire à un prochain sommet.

L’armée, dirigée par le général Abdel-Fattah Burhan, et les Forces de soutien rapide, commandées par le général Mohammed Hamdan Dagalo, se battent depuis avril pour le contrôle du Soudan. Des tensions de longue date ont débouché sur des combats de rue concentrés dans la capitale mais également dans d’autres régions, notamment dans la région occidentale du Darfour.

Dans un communiqué, le ministère soudanais des Affaires étrangères – qui est aligné sur l’armée – a déclaré que cette décision était une réponse à l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) qui avait invité Dagalo sans consultation préalable, ce qui, selon lui, constituait une « violation de la souveraineté du Soudan ».

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Le 42ème sommet de l’IGAD doit avoir lieu jeudi à Kampala, en Ouganda.
L’IGAD n’a pas immédiatement répondu à l’annonce du ministère des Affaires étrangères. Dagalo a confirmé la semaine dernière sur les réseaux sociaux avoir reçu une invitation de l’IGAD.

Le bloc de huit membres participe aux efforts de médiation visant à mettre fin au conflit, aux côtés de l’Arabie saoudite et des États-Unis, qui ont facilité des séries de pourparlers indirects et infructueux entre les parties belligérantes, pas plus tard que début novembre. Les deux chefs militaires ne se sont pas encore rencontrés en personne depuis le début de la guerre.

L’annonce de mardi intervient une semaine après que Dagalo a terminé une tournée en Afrique, où il a rencontré des responsables gouvernementaux en Ouganda, à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Afrique du Sud et au Rwanda.

Au cours des deux derniers mois, les RSF ont semblé prendre le dessus dans le conflit, leurs combattants progressant vers l’est et le nord à travers la ceinture centrale du Soudan.

Les Nations Unies affirment qu’au moins 12 000 personnes ont été tuées dans le conflit. Les groupes de défense des droits ont accusé les deux camps de crimes de guerre.

Les pays qui composent l’IGAD comprennent Djibouti, l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, la Somalie, le Soudan du Sud, le Soudan et l’Ouganda.

Agences