Le Niger retire le permis d’exploitation d’un important gisement d’uranium à un groupe canadien

Les autorités du Niger ont retiré au groupe canadien GoviEx (Govi High-Power Exploration) le permis d’exploitation d’un important gisement d’uranium à Madaouéla, près d’Arlit (nord), a annoncé jeudi la société.

« GoviEx a été informé par le gouvernement de la République du Niger, par une lettre du ministère des Mines, qu’il n’a plus de droits sur le périmètre du permis d’exploitation minière de Madaouéla, qui est maintenant dans le domaine public », a indiqué le groupe canarien dans un communiqué.

GoviEx déplore que la « décision de (lui) retirer » ses droits « ne suive pas la procédure dictée par le code minier en vigueur » et « se réserve le droit de remettre en cause » cette décision « devant des juridictions compétentes nationales ou internationales », ajoute le texte.

En avril, le groupe disait avoir reçu du gouvernement nigérien l’obligation de commencer l’exploitation de la mine avant le 3 juillet, au risque de se faire révoquer son permis.

« Avec le redressement récent des prix de l’uranium, le projet de Madaouéla était prêt pour son développement et l’entreprise avait commencé à avancer malgré les changements politiques au Niger depuis le coup d’Etat le 26 juillet 2023 », souligne le groupe .

Il a prévenu que « la décision du gouvernement (…) aura un impact négatif sur le développement économique et social de la région », regrettant notamment des « opportunités d’emploi considérables », 800 pour une durée de vie de la mine estimée à 20 ans.

GoviEx avait posé en 2019 la première pierre d’un complexe minier pour exploiter de l’uranium à Madaouéla, qui devait être opérationnel deux ans plus tard.

A rappeler que le 19 juin, le Niger a également retiré le permis d’exploitation du géant gisement d’uranium d’Imouraren, près d’Arlit (nord) à Orano (ex-Areva).

Le Niger fournit 4,7% de la production mondiale d’uranium naturel.