Le gouvernement sud-africain devrait réduire les dépenses et non augmenter les impôts (experts)

Le gouvernement sud-africain devrait plutôt réduire les dépenses de consommation de l’État et non augmenter les impôts dans le projet de budget avorté de 2025, ont indiqué mardi les analystes économiques.

Ils ont mis en garde contre une hausse de la TVA, prônant plutôt des initiatives de réduction des coûts et de croissance économique.

Ces craintes sont exprimées dans le contexte du report de la présentation du projet de budget au Parlement, suite au rejet par des partis politiques y compris de certains membres du gouvernement d’une proposition d’augmentation de 2 % de la taxe sur la valeur ajoutée.

Le professeur Raymond Parsons de l’université North-West estime, à ce propos, que l’accent de l’exécutif devrait désormais être mis sur «la réduction des dépenses de consommation de l’État et non sur le développement des infrastructures».

«Dans un budget révisé, la priorité devrait être de réduire la masse grasse et non la masse musculaire. Les autres options fiscales et d’emprunt étant désormais très limitées, le principal problème réside toujours du côté des dépenses», a-t-il expliqué.

M. Parsons souligne que le «trou fiscal» de 3 milliards de dollars (58 milliards de rands) dans le budget actuel, que la hausse de la TVA est censée couvrir, concerne principalement la masse salariale du secteur public et les renflouements des entreprises publiques en difficulté.

«Les objectifs du plan de développement à moyen terme sont un taux de croissance économique de 3 %, la promotion de la création d’emplois et la réduction du coût de la vie», a-t-il précisé.

L’Afrique du Sud étant dans une phase de faible croissance économique, a-t-il dit, la proposition d’augmentation de la TVA de 2 % risquait de pousser l’économie dans un cycle négatif de «taxation et de dépenses » qui mettrait en péril les objectifs socio-économiques généraux.

L’expert estime également que le report du budget a été «une excellente occasion d’obtenir davantage de consensus et de crédibilité pour la politique budgétaire, en alignant plus étroitement les finances publiques sur les objectifs généraux du récent plan de développement à moyen terme du gouvernement d’unité nationale».

Pour sa part, Frederich Kirsten, professeur d’économie à l’Université de Johannesburg, relève que le gouvernement d’unité nationale avait des options limitées. «L’exécutif a du mal à gérer la trilogie publique que constituent l’insuffisance des recettes, l’excès de dépenses et la faible probabilité d’emprunt», a-t-il fait constater.

L’analyste économique soutient que certaines options pourraient inclure la réduction des dépenses inutiles, en réduisant les frais de déplacement des membres du gouvernement et les dépenses non essentielles.

La controverse sur la charge fiscale en Afrique du Sud est symptomatique d’une croissance économique trop faible depuis trop longtemps, limitant désormais les possibilités de financement public.