L’agence S&P maintient la note de crédit du Botswana

L’agence Standard & Poor’s (S&P), l’une des trois principales agences de notation dont les avis déterminent le coût de l’emprunt public, a maintenu lundi les notes souveraines élevées du Botswana, mais a révisé les perspectives de stables à négatives.

«Ces perspectives négatives reflètent notre point de vue selon lequel la faible demande mondiale de diamants et la baisse des prix devraient maintenir les exportations et les flux budgétaires du Botswana à un niveau modéré, compliquant ainsi le programme d’assainissement budgétaire du gouvernement», souligne l’agence.

Elle explique que ces perspectives négatives reflètent également le risque d’une nouvelle dégradation des bilans extérieurs et publics de ce pays d’Afrique australe.

Les taux d’intérêt que le Botswana paie pour sa dette resteront stables pour le moment, mais attirer des investissements pourrait devenir plus difficile après que l’agence a abaissé les perspectives de l’économie du pays.

Cette décision de S&P marque la première dégradation des perspectives du Botswana depuis septembre 2020, lorsque la pandémie de COVID-19 a bouleversé l’économie.

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Les chercheurs de l’agence de notation relèvent que l’économie botswanaise s’est contractée de 3,3 % l’année dernière et qu’elle rebondira cette année. «Nous estimons que l’économie du Botswana s’est contractée en 2024, mais nous prévoyons qu’elle renouera avec une croissance positive à partir de 2025, grâce à l’amélioration de la demande mondiale de diamants et au soutien des dépenses publiques nationales à la demande intérieure, avec une croissance du PIB réel prévue en moyenne de 3,9 % par an sur la période 2025-2028», notent-ils dans un rapport.

L’agence a de même averti que la notation du pays pourrait être abaissée si les performances budgétaires et extérieures du Botswana s’avéraient «sensiblement plus faibles que les prévisions».

Le pays accuse des déficits budgétaires continus depuis au moins 2017-2018, généralement en raison de la baisse des revenus miniers et de chocs tels que la COVID-19.Cette tendance a épuisé les réserves clés et a fait grimper la dette du gouvernement envers les prêteurs nationaux et extérieurs.

Les excédents budgétaires passés ont permis au gouvernement botswanais de constituer d’importantes réserves financières et de maintenir un actif net. «Cependant, ces dernières années, celui-ci a commencé à s’éroder, le gouvernement étant passé d’un actif net de 6 % du PIB en 2023 à une dette nette de 3 % du PIB en 2024», précise l’agence, prévoyant que la dette publique nette du Botswana atteindra 19 % du PIB d’ici 2028.