L’Accord sur la pandémie, adopté lors de la 78ème Assemblée mondiale de la santé tenue à Genève, est une réalisation historique pour la gouvernance mondiale de la santé, ont indiqué, mercredi à Pretoria, les participants à la 4ème réunion du Groupe de travail sur la santé du G20.
D’emblée, les délégués à cette réunion ont souligné que les leçons difficiles tirées de la crise de la COVID-19 ont nourri la détermination collective à forger un cadre plus solide et plus équitable, garantissant la coopération internationale et protégeant toutes les nations des effets dévastateurs des futures pandémies,
Il s’agit seulement du deuxième traité international sur la santé adopté par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis sa création en 1948, après la Convention-cadre pour la lutte antitabac. Le cheminement vers cet accord a été ardu, grâce aux efforts dévoués de l’Organe intergouvernemental de négociation (OIN), créé dans le but d’élaborer un instrument juridiquement contraignant sur la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies.
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Des intervenants se sont du leadership collaboratif, représentatif de la diversité la communauté mondiale, qui a joué un rôle déterminant dans l’orientation des négociations complexes et dans le développement de l’esprit de compromis et de solidarité qui a finalement conduit à ce succès.
«Cet accord historique repose sur plusieurs piliers clés qui transformeront fondamentalement notre approche des urgences sanitaires mondiales», notent-ils. Il s’agit de l’engagement ferme en faveur d’un accès équitable, garantissant que tous les pays, en particulier ceux qui en ont besoin, disposent d’un accès rapide et abordable aux produits de santé liés à la pandémie et de la mise en place d’un réseau mondial de chaîne d’approvisionnement et de logistique pour améliorer la distribution de ces ressources essentielles.
Il s’agit aussi d’un mécanisme de coordination financière dédié pour aider les pays à renforcer leurs capacités de prévention, de préparation et de réponse aux pandémies et d’une approche holistique «Une seule santé», qui reconnaît l’interdépendance de la santé humaine, animale et environnementale.
L’Accord sur la pandémie a été adopté avec le soutien massif de 124 États membres, un consensus mondial clair sur la nécessité d’une nouvelle voie à suivre. La résolution adoptée par la 78e Assemblée mondiale de la Santé est d’une importance capitale car elle représente l’aboutissement officiel et politique des efforts conjoints accomplis jusqu’ici par différentes parties.
La 4ème réunion du Groupe de travail sur la santé du G20 relève que cette résolution témoigne d’un engagement collectif fort des États membres, fournissant le mandat officiel et la légitimité politique nécessaires à une nouvelle ère de coopération mondiale en matière de préparation et de réponse aux pandémies. Elle constitue ainsi le consensus mondial définitif pour tirer les leçons dévastatrices de la pandémie de COVID-19 et ancre formellement l’Accord dans le cadre constitutionnel de l’OMS, ouvrant ainsi la voie à son entrée en vigueur.
Les délégués à cette réunion considèrent cet accord comme une étape cruciale vers la correction des déséquilibres profondément ancrés dans l’accès aux produits vitaux en cas de pandémie, qui ont été si douloureusement mis en évidence lors de la récente crise.
Cependant, relèvent-ils, la pièce maîtresse de cet accord et la clé pour libérer tout son potentiel d’équité est le système d’accès aux agents pathogènes et au partage des avantages (PABS). Ce mécanisme innovant exigera des fabricants pharmaceutiques qu’ils contribuent à hauteur de 20 % de leur production lors des urgences pandémiques en échange de l’accès aux données sur les agents pathogènes.
Les participants estiment qu’il s’agit là du cœur même de l’engagement à garantir que les bénéfices du progrès scientifique soient partagés par toute l’humanité.